C'est le mercredi 30 juillet que la Ministre de l'Ecologie et de l'énergie, Ségolène Royal dévoile lors du Conseil des Ministres son projet de loi sur la transition énergétique, qui prévoit entre autre la réduction du nucléaire à 50% à l'horizon 2025. Une promesse du candidat François Hollande lors de sa campagne présidentielle. Promesse d'ailleurs maintes fois débattue depuis avec les écologistes, mais aussi souvent évitée car très embarrassante.
En 2010, avant les présidentielles le nucléaire représentait 74,3% de l'énergie électrique produite, soit 390,7 TWh sur 541,5 au total des énergies. Il ne représentait en fait, en énergie finale consommée, que 17,9% de la consommation totale énergétique. Le pétrole représentait quant à lui 41,6%, le gaz 21,6%, le charbon 3,6%, les autres énergies hors électricité et nucléaire 15,6%.
Les quatre tableaux ci-dessous, vous éclaireront sur les différences entre capacité de production, production réelle, énergies primaires produites, (le produit de base) et l'énergie finale consommée (l'électricité n'étant qu'une part de l'énergie)
(Pourquoi 2010/2011, c'est ce qu'a trouvé le candidat François Hollande à son arrivée au pouvoir)
Les mouvements écologistes en stigmatisant le nucléaire ont souvent voulu nous induire en erreur sur la part réelle de celui-ci. Commençons à regarder la réalité en face. Il serait dommage de faire croire que le nucléaire assure l'essentiel des besoins énergétiques du pays alors qu'il n'en produit (consommé) que moins du sixième (17,9%).
Il serait urgent de se polariser pour diminuer la part des énergies fossiles, gaz, pétrole, charbon qui risquent de disparaître et qui sont les plus grands pollueurs.
Il s'agit donc de ne pas étouffer tout dialogue en jouant sur l'émotion en brandissant constamment l'épouvantail du nucléaire, même si le traitement de l'uranium est à prendre en compte ainsi que son approvisionnement.
D'autre part, en voulant remplacer tous les moteurs thermiques par des moteurs électriques, la part de l'électricité ne peut qu'augmenter. D'où une augmentation de la part de l'électrique dans le bilan énergétique.
Personnellement, je suis surpris qu'aucun expert, politique,...n'ait pu penser qu'il puisse y avoir une équation relativement simple pour diminuer la part du nucléaire sans y « toucher ».
Comment atteindre 50% d'électricité nucléaire sur le total consommé. Une règle de trois suffit. Si l'on conserve la part du nucléaire telle qu'elle est, il suffit d'augmenter celle du non nucléaire. En 2013, hors hydraulique, elle se situe à 4,6%, soit 25,2 TWh.
C'est d'ailleurs ce que réclament tous les écologistes. 58 énergies ont été répertoriées, réparties en 5 grandes classes : Le Solaire, l'Air, l'Hydraulique, la Biomasse, la Géothermie.
Si l'on considère que la part réelle d'électricité consommée reste stable à 330TWh, (390TWh moins 60TWh non utilisables) que compte tenu d'une augmentation habituelle de 1% de la consommation, nous arriverions à 10% de plus, soit environ 363TWh en 2025. Il manquerait 130TWh (542 x 110 = 596 moins 2 fois 363=130) à produire en plus à l'horizon 2025, par le non nucléaire pour arriver aux fatidiques 50% d'électricité nucléaire.
Dans son discours du Bourget du 22 janvier 2012, François Hollande avait annoncé que la part des énergies non renouvelables (ENR) devaient passer de 15 % à 40 % d'ici 2025 (les 10% restant correspondant aux sources de production d'électricité autres que les ENR et le nucléaire, supposées stables dans le mix énergétique, à savoir les centrales à fioul et à charbon, sources de production les moins propres mais qui, dans l'appareil productif global, permettent de gérer les phénomènes de pointes de consommation).
D'autre part, la France s'est également engagée au niveau européen à travers son « plan national d'action », d'atteindre pour 2020, des parts d'énergies renouvelables respectivement de 27% pour l'électricité, 32% pour la chaleur et 10% pour les transports.
Le rendement de l'énergie hydraulique (10% des ENR actuellement) étant aujourd'hui à son maximum, l'effort porte sur les nouvelles ENR (éolien, photovoltaïque, biomasse...), qui doivent passer de 5 % à 30 % (+ 25 pts en 13 ans) sur cet horizon de temps (soit une augmentation de 2 points par an environ).
Il est envisagé que la consommation électrique qui augmente déjà de 1%, s'accélère en passant à 3%, compte tenu des transferts qui vont se faire du fioul, pétrole, charbon, du carburant vers la production d'électricité, soit 22% en plus à l'horizon 2025.
C'est-à-dire que les énergies renouvelables devraient passées de 84TWh à 118TWh (par rapport aux 130 trouvées ci-dessus). Il nous manquerait donc à l'horizon 2025, 12TWh pour atteindre officiellement les 50% d'énergie nucléaire, sans pour autant diminuer le niveau de celle-ci. Cela peut s'expliquer par les modifications apportées aux aides (en baisse) à la filière ENR.
Alors pas besoin de détruire la centrale de Fessenheim, (sauf par sécurité démontrée) pas plus que de procéder à d'autres démantèlements qui nous coûteraient la « peau des fesses », engendreraient des désorganisations tant sur le plan humain qu'économique, suivi de fermetures d'entreprises, de commerces, de plans de licenciements...