Ceux qui, comme moi, dépassent la quarantaine, et pas celle liée au coronavirus mais à l’âge, ont connu l’époque de l’argentique. C’était notre manière de prendre des photos avant de mitrailler le monde entier, y compris nos assiettes, avec nos « smartphones ». Il y avait une pellicule. A la fin nous avions une capacité de 36 « poses ». 36 chances de prendre la bonne photo et pas une de plus. Chaque déclic était précieux, et il fallait attendre le moment du développement pour voir se révéler à notre regard des photos prises parfois plusieurs mois auparavant.
Cette crise que nous traversons, et dont l’avenir dira si ce n’était qu’une crise de plus ou un bouleversement majeur de nos sociétés, me fait penser à nos photographies d’une autre époque, si proche et si lointaine à la fois.
Le temps et les développements révèlent et dévoilent progressivement les choses, mais comme pour la photo, la crise est un terrible bain révélateur de nos négatifs discrets, petits et peu lisibles.
C’est particulièrement le cas pour l’Union Européenne. La crise révèle toutes ses incapacités et ses inutilités.
L’Union européenne sait produire des règlements et des normes de société complexe, elle ne sait pas fournir des médicaments, des masques ou des respirateurs.
L’Union européenne a construit notre impuissance en détruisant les Etats nations en rêvant une Europe fédérale, les Etats-Unis d’Europe qui n’existent que dans les rêves de certains pour le moment.
Hier, vous avez pu voir que les juges allemands de la cour constitutionnelle ont commencé à mettre un coup d’arrêt à la politique monétaire de la BCE.
J’ai beaucoup aimé le rappel à l’ordre du commissaire européen Thierry Breton.
Thierry Breton : « sans le marché unique, les industries allemandes et néerlandaises sont condamnées »
L’avertissement de Thierry Breton. Grâce au marché unique européen, l’Allemagne réalise 50 % de ses exportations, donc s’il n’y a pas de marché unique, il n’y a pas d’industrie allemande, a déclaré Thierry Breton, le commissaire européen chargé du marché intérieur.
« Pour les Pays-Bas, c’est plus de 60 %. Sans le marché unique, leur industrie va mourir », a-t-il renchéri dans une interview accordée aux chaînes grecque MEGA TV et portugaise Expresso.
« Le marché intérieur ne peut être maintenu si nous ne sauvons que quelques industries d’un ou deux États membres. Nous sommes tous dans le même bateau et pour nous, ce bateau c’est l’Europe », a-t-il souligné.
Si Breton est un véritable mamamouchi mamamouchant, il n’a pas tort dans cette histoire, et il est important de rappeler à l’Allemagne que si un pays comme la France n’a plus d’industrie c’est parce que l’euro a profité à l’industrie allemande et… chinoise.
Je n’accuse ni nos voisins Allemands, ni nos amis Chinois. Ils ont profité à raison de nos faiblesses et de notre attitude de victimes consentantes.
Nous nous sommes laissés aller à être faibles, et nous avons été dirigés ces presque 40 dernières années par des dirigeants qui ont voulu détruire la France pour construire l’Europe fédérale.
Aujourd’hui la bise est venue, et nous nous retrouvons forts démunis.
Nous le savions. Nous l’avions prévu. Nous l’avions dit. Nous l’avions anticipé. Tout cela était très prévisible.
La crise actuelle agit comme un véritable révélateur de l’ensemble de nos faiblesses, de nos mensonges, de nos idéologies mortifères et de l’échec de la vision mondialiste et consumériste actuelle.
L’Union Européenne est faible, divisée, inutile et désarmée, et surtout, plus personne ne peut plus cacher cela.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !