Tandis que le gouvernement français maintient régulièrement que les impôts n’augmenteront pas pour payer la crise sanitaire et une partie du plan de relance économique, voilà que le FMI se range de l’autre côté de la barricade. Pour l’institution, un impôt exceptionnel sur les plus riches est une bonne idée.
Une taxe sur les plus riches et les entreprises qui ont profité de la crise
N’en déplaise à Emmanuel Macron, qui avait supprimé l’ISF, et à Bruno Le Maire, qui n’a de cesse de répéter que les impôts n’augmenteront pas en France, pour le Fonds Monétaire International ce n’est pas une si mauvaise idée que ça que de demander aux plus riches de participer à l’effort de guerre. Il y a en effet une nécessité « de mobiliser des recettes fiscales supplémentaires », a expliqué Paolo Mauro, un des responsables des affaires budgétaires du FMI, lors d’une conférence de presse le 7 avril 2021. Une conférence qui s’est tenue au lendemain des dernières prévisions de croissance de l’institution qui table désormais sur 6% de croissance au niveau mondial.
Le FMI n’en est pas à sa première tentative de convaincre les gouvernements de taxer les plus riches : déjà en octobre, le Fonds Monétaire International appelait à ce faire, afin que le surplus de recettes fiscales soit dirigé vers les populations les plus défavorisées, des projets sociaux ou, tout simplement, pour payer la dette Covid-19 liée à la mobilisation massive d’aides d’État.
Taxer les ménages, mais aussi les entreprises
Paolo Mauro précise qu’il y a « tout un éventail d’options disponibles » pour taxer les ménages les plus aisés : relever les taxes foncières, supprimer les niches fiscales… Car le constat est sans appel : les riches, qui sont de plus en plus riches, payent de moins en moins d’impôts : « nous avons également constaté une érosion de l'imposition des revenus personnels pour les personnes se situant tout en haut de l'échelle des revenus ».
Mais les ménages les plus riches ne doivent pas être la seule source de cette recherche d’entrées fiscales supplémentaires : le FMI propose également que les gouvernements demandent aux entreprises qui ont fait des bénéfices durant la pandémie de participer de manière exceptionnelle, via une taxe dédiée par exemple, au remboursement de la dette.