Lors de la Coupe du monde 2014, Neymar, star de l'équipe brésilienne de football, quitte le terrain sur une civière, victime d'une fracture à une vertèbre causée par une charge dans le dos, sous le regard pétrifié de ses coéquipiers et des supporters du monde entier. Le pire cauchemar de tout sportif de haut niveau vient de se réaliser : non seulement le Brésil essuie une défaite en championnat du monde, mais une telle blessure peut mettre un terme à la carrière de Neymar ou le condamner au fauteuil roulant.
Heureusement, le joueur brésilien se rétablit totalement ; mais comment peut-il réduire le risque de nouvelles blessures invalidantes au dos dans la poursuite de sa carrière dans le football, discipline réputée pour ses tactiques implacables et ses actions offensives ?
Les blessures sont fréquentes et onéreuses
Nul besoin de rappeler aux amateurs de sport que les joueurs de football s'affrontent durant 90 minutes. Pendant toute la durée du match, alors que la pression exercée par les fans, les entraîneurs et les managers des ligues s'intensifie minute après minute, les genoux, les pieds, les articulations et les ligaments des joueurs sont extrêmement sollicités. Chaque torsion, rotation, tir, tacle ou collision a de lourdes répercussions sur l'organisme.
Le coût des blessures chez les sportifs est incroyablement élevé. En 2015, dans les quatre principales ligues de football professionnelles, on a estimé à 12,4 millions de dollars par équipe le coût moyen des blessures subies par les joueurs. Chaque année, les équipes de football perdraient l'équivalent de 10 % à 30 % du salaire des joueurs à cause des blessures.
Autrement dit, une réduction, même modeste, du nombre de blessures pourrait permettre de réaliser de belles économies. Imaginons un instant que la moitié des traumatismes subis par les sportifs professionnels puissent être évités : les économies réalisées par les seules ligues masculines atteindraient bien plus d'un milliard de dollars chaque année !
Nouvel outil, nouvelle donne
Dès qu'un joueur se blesse sur le terrain, un vaste processus est mis en œuvre pour favoriser sa guérison. La bonne nouvelle ? Les nouvelles blessures pourront être évitées si le risque est identifié de façon précoce et si l'athlète suit des programmes d'intervention correctifs personnalisés. Et c'est précisément là que les technologies telles que le projet « Injury Risk Monitor » de SAP, actuellement en phase de validation de concept, pourraient changer la donne.
Quel en est le principe ?
Les blessures peuvent survenir pour différentes raisons, notamment un effort excessif, l'âge, la technique, l'hydratation, voire même le climat. En identifiant les défaillances en termes de préparation physique, de technique ou de gestion de l'intensité physique, le logiciel Injury Risk Monitor détecte le risque de blessure avant que celle-ci ne se produise. Avec cet outil, toute blessure devient une donnée critique qui contribue à anticiper de façon plus précise le risque de lésions futures auquel est exposé le joueur. Le logiciel permet par ailleurs de prévoir pour d'autres joueurs un risque de blessures similaires dans des circonstances identiques.
L’outil relève toutes les données pertinentes relatives à un sportif à partir des entraînements, des tests de préparation physique, des matchs, des caractéristiques démographiques, du lieu, etc., et applique une formule mathématique pour calculer le risque de blessure. Les données sont recueillies à l'aide de dispositifs portables et non portables. Le risque associé à chaque type de blessure est calculé pour chaque joueur, afin que les kinésithérapeutes de l'équipe puissent effectuer des simulations et prendre des mesures appropriées ou correctives. Fonctionnant sur SAP HANA, l’outil peut traiter un nombre illimité de facteurs et déduire les relations entre ces différents facteurs. Cette fonctionnalité essentielle aide les kinésithérapeutes de l'équipe à identifier rapidement les points problématiques ou les paramètres qui influent sur le risque de blessure. Il n'a jamais été aussi rapide de suivre un joueur pendant les séances d'entraînement et de mettre en place un plan d'optimisation en temps réel !
En résumé, le logiciel Injury Risk Monitor pourrait faciliter le suivi des joueurs tels que Neymar pendant leur convalescence afin de mesurer leur niveau de récupération, mais aussi générer des données prédictives afin de limiter le nombre de blessures ultérieures.
Une petite révolution
Contrairement à d'autres solutions disponibles sur le marché, qui exploitent les données de capteurs, l’outil fonctionne sur SAP HANA, une plateforme qui offre un large éventail de fonctionnalités permettant d'obtenir un aperçu global de toutes les données pertinentes pour un athlète. Cet outil se distingue principalement des produits concurrents par son cadre de détermination des risques, qui génère un profil de risque personnalisé pour chaque athlète et offre également la possibilité d'élaborer des programmes d'intervention sur mesure. Développé en collaboration avec des clients et partenaires, le logiciel Injury Risk Monitor repose sur l'Internet des objets. Une fois que le concept aura été validé, Injury Risk Monitor devrait être intégré à la solution SAP Sports One, mise sur le marché un peu plus tôt cette année. Il s'agira de la première solution dans le cloud spécifique au sport exécutée sur SAP HANA, qui offrira une plateforme unique et unifiée pour gérer les équipes et optimiser les performances des athlètes, entre autres fonctionnalités.
Neymar aura-t-il une seconde chance lors de la prochaine Coupe du monde ? Nul ne le sait. Mais grâce aux technologies telles que Injury Risk Monitor, le risque de blessure dans le monde du sport pourrait être sensiblement réduit, ce qui permettrait aux équipes de réaliser des économies, aux supporters d'éviter les déceptions, et aux joueurs de se préserver de la fatigue physique et des larmes.