Le SEDIF, syndicat intercommunal qui gère l’eau pour 149 communes en Ile de France, et Eau de Paris, régie publique qui gère l’approvisionnement en eau de la capitale française, se livrent une bataille à fleurets mouchetés pour le contrôle de l’eau en région parisienne.
Quitter ou pas le SEDIF
2017 est une année charnière dans la mise en place des transferts de compétences sur l’eau aux nouvelles intercommunalités issues de la loi Notre. Les collectivités actuellement adhérentes au SEDIF ont ainsi jusqu’à la fin de l’année pour décider si oui ou non elles souhaitent quitter le syndicat.
Ces mouvements tectoniques au niveau des collectivités sont une opportunité pour Eau de Paris qui aimeraient bien étendre sa zone d’influence régionale.
Des villes comme Montreuil, Bagnolet, Arcueil, Orly, Ivry, actuellement avec le SEDIF pourraient ainsi le quitter le syndicat et être tentées par un rapprochement avec la régie parisienne.
Le ring de l'eau
De son côté, le SEDIF défend son territoire en jouant la carte d’un rapprochement avec Eau de Paris.
André Santini, président du Syndicat, plaide ainsi pour la création d’un grand opérateur unique qui gèrerait un vaste réseau régional autour du Grand Paris, baptisé ring de l’eau. Il s’appuie notamment sur un rapport de la Cour des Comptes de 2011 invitant les collectivités à mutualiser leurs infrastructures. Pour André Santini, il s’agit de « construire un véritable maillage reliant toutes les grandes usines de production d’eau potable franciliennes, publiques et privées, dans une approche réellement collective...».
Un scénario qui laisse la Mairie de Paris de marbre. Anne Hidalgo a ainsi récemment rappelé son attachement au modèle parisien de gestion publique et mis en avant le prix de l’eau proposé par sa régie bien moins cher que celui du SEDIF.
Cet argument ne laisse pas insensible bon nombre de collectivités pour lesquelles le prix de l’eau est un enjeu crucial, notamment pour les plus pauvres d’entre elles.
Si publiquement, les échanges restent cordiaux, en coulisses le combat est féroce. D’autant que le SEDIF a une échéance importante, le renouvellement du contrat avec son opérateur Veolia en 2021. L’enjeu est de taille, il concerne l’alimentation en eau de 4,5 millions de franciliens.