Excellente nouvelle : la France est championne du monde, avec la Finlande et la Suède, de la Responsabilité Sociétale des Entreprises. C’est ce que montre l’étude « Performances RSE des entreprises françaises et européennes-comparatif OCDE et BRICS » conduite par EcoVadis entre 2015 et 2020 auprès de 50 000 entreprises et publiée le 8 décembre 2021.
Cette constatation très encourageante est précisée, pour la France, par le baromètre “360 Impact” publié par “Raisons d’être” avec un classement des 50 plus grandes entreprises mondiales de 19 secteurs d’activités pour leur impact sur la société et l’environnement. En tête du classement global nous trouvons Schneider Electric, HP et LVMH. Les championnes par secteur sont Airbus, Danone, Stellantis, l’Oréal, Eiffage, Carrefour, TF1, Marriott, Roche, Orange et AirFrance-KLM.
Une autre dimension de l’excellence française en termes de RSE est l'accélération rapide du nombre d'entreprises à mission depuis l’adoption de la loi Pacte en 2019. À ce jour, l'Observatoire des entreprises à mission référence 438 entreprises ayant inscrit une raison d'être dans leurs statuts. Le premier Congrès européen des entreprises à mission s'est tenu à Paris le 1er décembre 2021 avec pour crédo que ces entreprises "représentent le levier majeur de transformation de l’économie et de contribution à la résolution des défis environnementaux et sociaux". Le Congrès oeuvre aussi à la définition d’un cadre européen de l’entreprise à mission. Un langage et des repères communs qui permettent aux acteurs volontaires d’adopter ce modèle qui apporte à l’entreprise des capacités essentielles à sa performance, sa résilience et sa contribution au bien commun."
Au-delà de la raison d'être, l’étape suivante est la promotion du concept d’achats responsables dans toute l’Union européenne. Espérons que la présidence française du Conseil européen depuis le 1 janvier 2022 permettra d’adopter une directive européenne en ce sens. Si les entreprises européennes sont relativement avancées dans ce domaine, elles ne sont pas encore à la hauteur des enjeux. Une vision européenne responsable pourrait donner une nouvelle dimension au modèle économique européen s’appuyant sur un écosystème à impact positif.
Si les entreprises françaises sont généralement motivées pour mettre en place une RSE ambitieuse, la finance reste encore en retrait. Le 8 décembre 2021 Philippe Zaouati dressait dans Terra Nova un bilan en demi-teinte des projets permettant de « verdir » la finance. « Au niveau européen, la France a soutenu l’évolution de la doctrine de la BEI ainsi que le plan Juncker qui avait mis l’effet de levier au coeur de sa stratégie. Au niveau national, en revanche, peu d’initiatives ont été prises dans ce domaine. Le Grand Plan d’Investissement (GPI) annoncé pendant la campagne de 2017 n’a jamais eu la traction souhaitable, n’apportant pas de financement nouveau et pêchant par une gouvernance complexe. Finalement, il aura fallu attendre la crise sanitaire pour qu’un vrai plan d’investissement soit lancé, avec le plan France 2030, incluant une partie significative de projets en faveur de la décarbonation de l’économie ».
Ainsi, les grandes entreprises françaises font figure de locomotives de la RSE aussi bien en France que dans le monde. L’étude de EcoVadis confirme non seulement la première place mondiale des entreprises françaises dans le domaine du social et des Droits de l'Homme, mais les place aussi sur le podium pour les pratiques d’achats responsables. Le baromètre “360 Impact” reflète aussi cette situation en plaçant des entreprises françaises en haut du classement dans presque tous les secteurs d’activité. En effet, 19% d'entre elles sont exemplaires dans les domaines sociaux et environnementaux, ce qui permet de rester optimiste pour la suite, surtout si la finance "verte" rattrape son retard.