Le gouvernement français a annoncé une révision de la prévision de croissance officielle pour 2022, notamment après le premier trimestre qui s’est clos dans le négatif, mais sans donner de date. En attendant, les banques centrales italienne et allemande ont revu fortement à la baisse leurs propres révisions pour les économies locales.
Italie et Allemagne amputent fortement leurs prévisions de croissance
Le 10 juin 2022, les banques centrales allemande et italienne ont toutes deux dévoilé leurs prévisions de croissance pour leur pays respectif. Les deux, sans surprise, sont abaissées, surtout de la part de l’Allemagne qui s’attend au pire pour 2022. La banque centrale italienne pourrait toutefois revenir ultérieurement sur cette annonce, car le premier trimestre a été bien meilleur que prévu.
Des deux, c’est en effet la Bundesbank, la banque centrale allemande, qui est la plus pessimiste. Alors qu’elle prévoyait une croissance en Allemagne relativement élevée du fait de la reprise post-pandémie, elle a amputé sa prévision de croissance de plus de la moitié. De 4,2% de croissance attendus en décembre 2021, la Bundesbank ne table plus que sur 1,9%. C’est moins que la prévision officielle du gouvernement fédéral qui s’attend à 2,2%.
L’Allemagne s’attend à une inflation annuelle de plus de 7%
Pour l’Italie, la baisse dans les prévisions est conséquente, mais moins élevée : la Banque d’Italie ne table plus que sur 2,6% de croissance en 2022. Or, en décembre 2021, sa prévision était de 3,8%. Mais l’économie italienne a surpris au premier trimestre 2022 : alors que le pays s’attendait à une croissance négative, ce qui a été le cas en France malgré une prévision optimiste, l’Italie aura clos les trois premiers mois de l’année dans le vert, avec une croissance de 0,1% (contre -0,2% attendus). Une bonne nouvelle que la Banque d’Italie n’a pas pris en compte dans sa prévision de croissance annuelle du 10 juin 2022 et qui pourrait donc conduire à une réévaluation à la hausse.
Outre-Rhin, c’est l’inflation qui inquiète le plus : la Bundesbank prévoit désormais une hausse des prix annuelle qui serait en moyenne de 7,1% sur l’ensemble de l’année 2022. Un niveau largement supérieur à celui attendu fin décembre 2021 lorsque l’institution tablait sur 3,6%. La faute à la guerre en Ukraine, à la Covid-19, aux pénuries et aux tensions géopolitiques.
La banque centrale allemande s’attend également à ce que la hausse des prix reste forte en 2023 et 2024, prévoyant 4,5% et 2,6% d’inflation respectivement.