Partenariats économiques : la France resserre ses liens à l’étranger

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Par Jordan Galienne Modifié le 29 novembre 2022 à 10h08

Le 3 novembre dernier, pendant que François Hollande et le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, se disaient ouverts à la possible création d’un visa spécial pour entrepreneurs entre les deux pays, l’Azerbaïdjan recevait une délégation française pour développer ses relations bilatérales avec l’Hexagone. L’agenda économique de la France semble chargé en ce début de mois de novembre et l’objectif est clairement affiché : la France doit resserrer ses liens avec ses partenaires économiques de toujours si elle souhaite faire face aux nombreux défis économiques qu’elle traverse.

Un « visa d’entrepreneurs » entre la France et le Québec

« À long terme, nos entreprises, mais aussi nos jeunes entrepreneurs, auront un rôle majeur à jouer dans le déploiement de ces grands projets de société, en collaboration avec nos partenaires. Je suis convaincu que le succès de nos ambitions repose en grande partie sur des collaborations solides et mutuellement bénéfiques, comme celles que le Québec entretient avec la France ». Le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a profité de la visite éclair de François Hollande au Canada au début du mois de novembre pour déclarer sa flamme aux entrepreneurs français. Des sentiments apparemment partagés par le Président de la République française qui plaide depuis plusieurs jours pour une simplification de la bureaucratie entre les deux pays.

« Pour les entrepreneurs, il faut que ça aille vite. Il ne peut pas être question de ralentir un investissement sous prétexte d’une formalité supplémentaire à satisfaire », a-t-il déclaré avant de rappeler que les entreprises françaises au Québec – plus de 400 à travers la province – emploient pas moins de 130 000 personnes. En parallèle, environ 150 entreprises québécoises sont implantées en France, pour un total de 20 000 employés. Un potentiel d’affaires important que François Hollande, comme Philippe Couillard, souhaite faciliter par la création d’un visa spécial pour entrepreneurs.

Le Québec est, depuis de nombreuses années, un allié économique de taille pour la France, particulièrement dans les secteurs du numérique, du tourisme et de l’énergie, mais également dans des domaines plus surprenants comme la recherche maritime. Le séjour de François Hollande, s’il n’a pas duré très longtemps, a été très efficace et en deux jours, pas moins de 8 nouvelles ententes ont été signées, centrées sur la recherche et l’éducation. Des partenariats économiques prometteurs qui ne sont pas la seule bonne nouvelle pour la France en ce début de mois de novembre alors que les prospections de François Hollande semblent (enfin) porter leur fruit à l’international.

Une délégation française en Azerbaïdjan

Le 3 novembre dernier, alors que François Hollande se laissait séduire par le Québec, le climat azerbaïdjanais faisait également des émules sur une délégation française d’entrepreneurs et personnages politiques venus échanger avec le président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, sur le futur des relations bilatérales entre les deux pays. Une visite qui intervient quelques mois seulement après la dernière venue d’Ilham Aliyev en France, lors de laquelle il s’était entretenu avec François Hollande et qui assoit encore un peu plus l’Azerbaïdjan dans sa position de partenaire économique stratégique de l’Hexagone.

Avec 30 millions de m3 de gaz produit chaque année, l’Azerbaïdjan, qui fête cette année ses dix ans en tant que membre de la PEV (politique européenne de voisinage), est le principal partenaire commercial de l’Europe avec 17,9 milliards d’euros de flux équivalents en 2013. Le secteur de l’énergie est prédominant en Azerbaïdjan et représente une opportunité importante pour la France, dont les relations avec la Russie – importateur gazier historique de l’UE – ne sont pas au beau fixe.

Les entreprises du secteur, françaises comme azerbaïdjanaises, nouent des partenariats importants chaque année. En mai dernier, Suez Environnement concluait par exemple un contrat de 22,5 millions d’euros avec la société nationale des eaux azerbaïdjanaise. Parce que les relations entre les deux pays sont bilatérales, l’Azerbaïdjan investit de son côté en France, dans des domaines très variés allant de l’énergie au football. Rappelons que l’actionnaire majoritaire du RC Lens est un homme d’affaires azerbaïdjanais, Hafiz Mammadov. Il a récemment versé 4 millions d’euros au club de foot Sang et Or.

Aujourd’hui, les exportations françaises en Azerbaïdjan représentent pas moins de 266 millions d’euros, contre 1,7 milliard d’euros d’importations. Une balance commerciale qui penche du côté du pays du Caucase pour une raison très simple : la France importe des hydrocarbures d’Azerbaïdjan tandis que ce dernier est plus intéressé par l’Industrie et les services français. La relation économique entre la France et l’Azerbaïdjan est finalement l’une des plus pérennes de l’Hexagone et fait la part belle aux adeptes du « French bashing » selon qui la France n’attire plus. Si elle a effectivement perdu de sa superbe – il serait difficile de le nier – preuve en est aujourd’hui qu’elle possède encore de nombreux atouts.

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Jordan Galienne est auditeur dans un grand cabinet de conseil économique. Souvent en déplacement aux quatre coins de l’Europe, il s’intéresse aux opportunités d’investissement et identifie les risques associés aux pays les plus prometteurs.  

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