De bien mauvaises publicités pour le stockage et les services en ligne ! Le 9 novembre, les serveurs d’OVH, l’un des acteurs majeurs du Cloud computing et le plus gros hébergeur français, tombaient en panne d’électricité, affectant le fonctionnement de très nombreux sites parmi les trois millions de noms de domaines hébergés. Il aura fallu près de sept heures avant que le service reprenne normalement. « L’incident » intervient alors qu’OVH annonçait il y a peu un plan d’investissement d’un montant d’un 1,5 milliards d’euros pour accompagner le développement mondial du Cloud.
Plantages à répétition chez Google
Deux jours plus tôt, le 7 novembre, vers 18h, Google Drive tombait en carafe, privant sans doute des millions d’utilisateurs d’accès à leurs documents hébergés. Les États-Unis et l’Europe ont été les plus touchés et, dans ces zones, certaines entreprises, qui utilisent massivement les services de Google, ont purement et simplement étaient bloquées dans leur fonctionnement… Depuis 2009 et les débuts du Cloud, l’entreprise de Moutain View est coutumière des plantages, mais la panne la plus grave pour l’image de la marque est sans doute intervenu le 2 novembre.
Ce jour-là, ce ne sont pas simplement l’accès aux données qui a été compromises, mais l’accès à Google docs lui-même. Ce service permet notamment l’utilisation en ligne d’un traitement de texte, avec tous les avantages du Cloud : accès universel (à condition d’avoir une connexion bien sûr), travail partagé sur un même document, messagerie, etc. De très nombreuses entreprises ont opté pour cette solution et Google en a fait un de ses chevaux de bataille. Mais voilà, ce jour-là, de nombreux utilisateurs ont vu s’afficher sur leurs écrans un message de déni d’accès, sous prétexte de contenus « inappropriés » dans leurs documents.
La gestion du Cloud confiée à une IA faillible
Une preuve manifeste que lorsque des documents sont créés ou hébergés sous Google Docs, leurs contenus sont systématiquement scannés et étudiés par l’Intelligence Artificielle maison, à la recherche d’éventuels contrevenants à une « charte » Google dont on ignore les termes exacts. Cette fois-ci, il semble que le curseur a été poussé un peu trop loin, mais le principe est revenu s’afficher de façon cinglante sur les écrans du monde entier. Non seulement utiliser des services en ligne d’hébergement revient à en donner le sésame aux hébergeurs, cette forme de stockage n’apporte toujours pas de garanties indiscutables sur son efficacité, mais, de surcroit, c’est à une IA, largement faillible, qu’est confiée cette clé. De quoi parfois regretter le bon vieux temps du stockage local.
Mais les progrès du Cloud et des services en ligne, motivés par les gains faramineux qu’en attendent les firmes, ont fini par peser sur les ordinateurs eux-mêmes. Si, pour les laptops notamment, des millimètres d’épaisseur ont été gagnés au fil du temps, c’est aussi que les capacités de stockage local ont drastiquement diminué ces dernières années sur des machines certes de plus en plus rapides, mais aussi de plus en plus dépendantes du réseau et du Cloud, qui s’obstine à faire la preuve des pires doutes de ses détracteurs.