La cause la plus critiquée de la perte de valeur de la monnaie est la planche à billets, c’est-à-dire le plus souvent, l’activité d’un État consistant à imprimer des billets au fur et à mesure de ses besoins sans corrélation avec ses rentrées réelles d’impôts ou autres taxes. Comme on l’a vu plus haut, la vraie monnaie est générée par l’économie réelle.
Cette explication n’a plus cours aujourd’hui, avec l’autonomie des banques centrales et la disparition progressive des billets au grand regret des monétaristes champions de la distribution d’argent par hélicoptère.
Sans fausse monnaie car telle pouvait être qualifiée la monnaie créée par la planche à billets, la valeur de la monnaie peut cependant être perturbée, inflation ou déflation, mais il importe de pouvoir distinguer ce qui est une variation représentative de la valeur des choses de ce qui est une perturbation de cette représentation.
Si le pétrole augmente, la valeur de la monnaie baisse, mais c’est une traduction normale de la représentation des prix.
De même on peut avoir un enchaînement inflationniste du fait d’une augmentation généralisée des salaires à la suite d’un mouvement social, qui entraîne une augmentation du prix des produits. La valeur de la monnaie baisse, ce qui est une représentation correcte de la valeur moyenne des prix. Cette mécanique peut devenir une spirale infernale, si le système monétaire n’y met pas fin. Soit le pouvoir politique prend une mesure qui compense cette augmentation de salaires en diminuant par exemple des dépenses militaires permettant une diminution d’impôt et il n’y a pas d’incidence sur la valeur de la monnaie, soit elle n’en prend pas et l’augmentation de salaire est un leurre compte de tenu de l’augmentation du prix des produits et la monnaie ainsi dévaluée ne représente plus la valeur des choses mais représente la perturbation de la décision socio-politique. L’introduction de l’euro empêche les gouvernements de se lancer dans ces politiques irresponsables car la monnaie ne pouvant plus être le moyen de tromper les revendications par de fausses augmentations s’y lancer revient à tuer les entreprises se trouvant dans le secteur concurrentiel européen.
On peut avoir une augmentation de productivité qui entraîne une baisse du prix des produits et donc une augmentation réelle de la valeur de la monnaie.
Si la planche à billets n’existe plus, elle est remplacée par le déficit budgétaire, mécanisme qui perturbe l’évaluation de la valeur de la monnaie par le transfert social inclus dans les prix alliés au déficit budgétaire et au financement de celui-ci par le système monétaire.
Lorsque nous avons un déficit budgétaire, cela veut dire que les impôts n’ont pas été suffisants pour couvrir les charges communes et, que cet impôt ait été à la charge des entreprises ou à celle des consommateurs, les prix des biens vendus sont sous-évalués et la valeur de la monnaie surévaluée. Cette constatation est étonnante car elle veut dire que la monnaie est surévaluée en France contrairement à l’Allemagne alors que c’est la même monnaie. Ceci s’explique facilement par le fait que les prix sont indirectement subventionnés en France par le couple transferts sociaux/déficit budgétaire qui augmente tous les ans la dette.
Dans le produit national, une partie des prix ne dépend pas du marché, c’est celle qui correspond aux impôts de fonctionnement soit (30% ?) du produit national ? Cette partie est relativement linéaire. Mais surtout elle n’a pas de système de fixation de prix libre.
Une partie est sous prix dirigés et correspond à plus ou moins 30%. Le reste, le marché libre, ne correspond qu’à 40% de l’activité globale. (C’est la part sur laquelle il y a le moins de confrontations sociales.)
Cette situation aide à une certaine inélasticité globale des prix.
Lorsque le secteur public se lance dans une croissance de ses investissements sans endettement externe, cela se traduit obligatoirement par une baisse du pouvoir d’achat, soit par une baisse du service public, soit par une croissance d’impôt qui pénalise la dépense sur le marché. Le seul investissement qui serait positif serait celui qui utilise de manière productive des chômeurs, mais on ne voit pas lequel serait possible.
L’inflation peut être due à une augmentation des prix ou à une baisse de valeur de la monnaie elle-même. La banque centrale ne peut jouer que sur la valeur de la monnaie, pas sur celle des prix, il est donc absurde et dangereux de lui donner une mission sur l’inflation, car elle doit peser sur la valeur de la monnaie pour corriger l’évolution des prix, ce qui est malsain parce que pour compenser une augmentation des prix consensuelle, on va altérer la valeur de la monnaie.
La banque centrale ne doit s’occuper que de la valeur propre de la monnaie, la dérive des prix est un problème de l’économie réelle, ce n’est pas un problème monétaire. La monnaie n’y joue que le rôle de thermomètre et il ne faut surtout pas altérer le thermomètre.
Jouer sur le thermomètre ne peut avoir qu’un effet psychologique, comme si le médecin déréglait le thermomètre pour redonner le moral au malade (ou pour se redonner le moral). Cela ne peut faire partie de ses méthodes thérapeutiques de détruire son thermomètre.
Si l’argent avancé par la banque centrale est remboursé, il n’y aura pas de perte de valeur de la monnaie. Ceci devrait être réalisé par les banques commerciales qui prêtent l’argent et supporteront la perte en cas de défaillance des emprunteurs. Ainsi la banque centrale est sûre de récupérer sa mise.
L’emprunt d’un État faisant partie de la zone euro est considéré comme extrêmement sûr même si l’État a une dette considérable. Les prêteurs considèrent que l’État pourra toujours se retourner contre le contribuable. Le prêteur en dernier recours n’est pas la banque centrale, ce n’est pas l’État, c’est le contribuable.
Ceci est un extrait du livre « Mozart s'est-il contenté de naître ? » écrit et auto-édité par François de Coincy. Il est disponible à l'achat au format électronique sur Amazon, Fnac-Darty et Bookelis. Prix : 9,99 euros.
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