100% de bus à faibles émissions à horizon 2025 pour les agglomérations de plus de 250 000 habitants : c’est l’objectif fixé par la loi de transition énergétique dont les décrets ont été publiés début 2017. Dans la foulée de cette loi, la RATP s’était engagée à parvenir à 80% de véhicules électriques vers 2025, au rythme de 600 bus propres introduits par an à compter de 2020.
Et pourtant, selon une étude de l’Association des constructeurs européens d’automobiles, la part de bus électriques dans les immatriculations 2019 n’est que de 4,2% en France, en 8ème position européenne. Nous sommes loin des Pays-Bas avec 40,7% de leurs immatriculations. Nombreux décideurs invoquent l’argument du coût, frein essentiel à l’adoption des transports électriques urbains. Rien de plus faux ! L’investissement dans une flotte de bus électriques doit être calculé en tenant compte de 3 facteurs : la baisse continue des coûts de batterie, le cycle de vie qui rend le bus électrique plus compétitif que le bus diesel (depuis 2018 !) et l’émergence de solutions intelligentes de financement.
C’est un appel à la compréhension éclairée des élus et décideurs que je lance, à l’heure où les enjeux environnementaux n’ont jamais été aussi cruciaux !
Bus électrique = la solution la moins chère sur la durée de vie du véhicule
On le sait, le coût des batteries est une donnée clé de l’essor des transports électriques.. L’industrie, grâce aux progrès technologiques accomplis, s’y emploie activement : les prix de batteries de bus électriques se sont effondrés, passant de 2000 € le kWh il y a 7 ans à quelques centaines d’euros… et la baisse se poursuit ! Le rapport Mc Kinsey de janvier 2019 vient confirmer cette tendance : le bus électrique deviendra, à l’achat, une option plus économique au véhicule au carburant classique d’ici 5 à 10 ans.
Si l’on raisonne en termes de coût total de possession ramené à la durée de vie d’un bus (TCO), le constat est sans appel : le bus électrique est moins cher que le bus au diesel (5 à 10% d’écart) depuis 2018.
C’est à l’usage qu’un véhicule électrique fait la différence. D’une part car les batteries ont une durée de première vie élevée (de 8 à 15 ans selon l’usage et la technologie) et le coût de l’électricité est très inférieur à celui de l’essence. D’autre part car le coût de la maintenance d’un bus thermique est bien plus élevé que celui d’un bus électrique : par exemple, le bus thermique, à mi-parcours de sa vie, nécessitera forcément des travaux onéreux comme le changement de moteur diesel là où le bus électrique n’aura que des réparations de carrosserie.
Des offres de financement pour accélérer la transition vers l’électrique
Dernier point, si vous n’étiez pas convaincus, il existe désormais des solutions de financement intelligentes, construites notamment autour de la location de batterie couplée à une offre de services complète. Leur finalité ? Eviter que ces solutions de transport zéro émission, rentables dans la durée, mettent sous pression les budgets annuels d’investissements des opérateurs et/ou municipalités. Répondre aux évolutions technologiques et aux contraintes réglementaires en proposant des services liés au cycle de vie du véhicule. Préserver la performance en garantissant à l’utilisateur que la batterie sera remplacée si elle n’est plus capable de délivrer au moins 80% de sa capacité.
Dans ces conditions, comment expliquer qu’à l’heure actuelle, près de 80% de la flotte de bus français roule encore au diesel ? Les collectivités n’ont plus d’excuse ! Les transports publics doivent se mettre à l’électrique. Si les maires, les régions et les autorités veulent sérieusement s’attaquer aux crises du climat et de la qualité de l’air, la seule décision rationnelle consiste à acheter des bus à batterie. Silencieux, propres, durables, recyclables, ils sont désormais compétitifs pour envisager sereinement une transition énergétique durable.