La pression sur Meta, maison-mère de Facebook, à cause de sa domination du marché des réseaux sociaux ne cesse de grandir. Après avoir vu l’achat de Giphy être retoqué par l’autorité de la concurrence britannique, et après que l’autorité de la concurrence américaine a été autorisée à poursuivre le géant pour abus de position dominante, c’est une plainte, déposée au Royaume-Uni, qui risque de lui coûter cher…
Facebook est gratuit… donc c’est vous le produit
L’adage, sur Internet, est connu : « si c’est gratuit, c’est vous le produit ». Facebook est l’exemple même de cette pratique : proposer un service gratuit en échange de dizaines de milliers de données personnelles que les utilisateurs insèrent, à l’insu de leur plein gré. Nom, prénom, date de naissance, passions, loisirs… autant d’informations qui sont gracieusement offertes à Facebook, laquelle ne se prive pas de les revendre.
Et c’est cette pratique qui est au centre d’une plainte déposée par Liza Lovdahl Gormsen, spécialiste du droit de la concurrence, au Royaume-Uni, et soutenue par la firme Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan, cabinet spécialisé dans les plaintes collectives. La plaignante juge que Facebook ne paye pas suffisamment ses utilisateurs, par rapport aux données qui lui sont fournies.
Près de 3 milliards d’euros de dommages demandés
La plainte se base sur une loi britannique de 1998, le Competition Act, qui impose qu’un prix juste soit payé pour un service. Pour Liza Lovdahl Gormsen, le prix payé par les utilisateurs de Facebook, à savoir leurs données, n’est donc pas « juste » : elle demande une compensation pour l’ensemble des 44 millions d’utilisateurs que Facebook compte outre-Manche.
Si la plainte doit encore être validée, et que Facebook risque fort de mobiliser une armada d’avocats pour la contrer, elle pourrait coûter cher à Meta, la maison-mère du réseau social. Selon la plainte, un paiement de 2,75 milliards d’euros pour l’ensemble de l’action de groupe est réclamé, soit un peu plus de 60 euros par personne.