Eoliennes : les Français veulent de la transparence

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 29 novembre 2022 à 9h24
France Energie Eoliennes Transparence Corruption
Eoliennes : les Français veulent de la transparence - © Economie Matin
10 millionsEnviron 10 millions de Français sont en situation de précarité énergétique chaque hiver.

La campagne des présidentielles révèle un besoin profond des Français de transparence à tout niveau.

Depuis plusieurs années, sous couvert de « simplifications administratives », des groupes de pression organisés ont déployé un dispositif bien rôdé qui donne toute facilité à des promoteurs financiers d’implanter, n'importe où, des opérations d’éoliennes. Les associations et les blogs de refus de ces envahisseurs eoliens se multiplient actuellement, les manifestations anti corruption aussi. Dans certaines régions, c'est une explosion, comme dans les Hauts de France la Somme, l'Aisne, la Thiérache, les régions normandes, ou en Auvergne Rhone Alpes, les Monts de la Madeleine, le Velay ou encore dans l'Aubrac massacré, le Levezou, la Lozère, la Bourgogne, le Jura, le Morvan etc.. Le dernier rassemblement spontané anti corruption a rassemblé 800 personnes à Saint Etienne.

Ce qui est troublant, c’est que partout le « kit » est exactement le même, pour les opérateurs et pour l’administration, quelles que soient les particularités locales, sans parler d’une curieuse concurrence où on ne voit jamais deux opérateurs s’affronter sur le terrain. De nombreuses interventions « orales » appellent "l’indulgence" de l’administration locale. Bizarre ? Non ? L'Oxfam nous révèle que, chaque jour, tout fonctionnaire européen rencontre un lobby puissant, mais jamais le consommateur. Le lobby éolien Wind energy ne publie même pas son budget, tellement il est important. Le seul lobby financier à Bruxelles dispose de 150 millions de budget par an rien pour ses actions de pression. C'est la même chose à Paris.

Les arguments de l’objectif de pourcentage d’énergies renouvelables imposés par Bruxelles sont présentés d’une façon tendancieuse. Jamais Bruxelles n’a imposé de quota d’éoliennes, mais un quota global d'énergies renouvelables les plus performantes possibles. Et les groupes industriels qui développent souvent à leurs frais d’autres énergies renouvelables bien plus performantes sont curieusement ignorés et privés d’aides…Bizarre ? non ?

En cette période de transparence financière, il est étonnant que seuls très peu d'élus se soient posés la question des ressources de ce déploiement inouï d’agences de communication, de bureaux d’études, d’avocats, de banques d’affaires, de cabinets et d’officines de défiscalisation, de fonds de pension, qui hantent en permanence les couloirs des assemblées et des ministères,. Les journalistes, les élus locaux, les décideurs, sont sollicités en voyages, exposés, séminaires et même certains sont rémunérés pour cela sous couvert de "chartes". Il est aussi étonnant que les avertissements et même les critiques sévères de ce système éolien de la part des plus hautes autorités de contrôle, la Cour des Comptes et la Commission de Régulation de l’Energie, soient restés ignorés depuis dix ans maintenant. Bizarre ? Non ?

Le Ministère de la Justice confirme que la corruption rode en permanence sur ce milieu. Il est encore étonnant que le ministère des Finances n’ait jamais déclenché d’enquêtes fiscales et de concurrence sur ces opérations qui foisonnent d’actes financiers exceptionnels, de défiscalisation, et d’une quasi absence de concurrence, dans le cadre d’opérations de gré à gré. La Chambre Régionale des Comptes vient de rendre public le contrôle sévère d'un organisme départemental en Rhône Alpes où la promotion "en partenariat" de plusieurs projets est entachée d’erreurs graves et d’irrégularités à réparer immédiatement. Un élu local qui évoquait en réunion publique un "voyage d'études" en Espagne sur les éoliennes prétend maintenant que ce voyage n'a pas existé.

Assez ! Les associations et les blogs se multiplient pour contester l’aberration de ces opérations au niveau économique mais aussi des intérêts privés suspects de favoritisme, et d’un mitage catastrophique du paysage français défiguré. Tout cela s’assortit d’une amplification de la désertification rurale en raison de la présence de ces machines, de leur nuisance et de l’absence de toute emploi local. Une seule éolienne consomme avec ses annexes près de 20 hectares. Une seule opération éolienne stérilise l'équivalent d'un arrondissement parisien ou de plusieurs exploitations agricoles... et il veulent en prévoir plusieurs milliers !.... Même les éoliennes implantées en plein champ assèchent totalement les cultures par effet de ventilation sur des zones encore plus vastes, comme tout le monde peut le voir le long de l'autoroute A10 par exemple. La production de lait diminue jusquà 1/3 selon les jours, aux abords des éoliennes, comme l'a démontré un collectif d'agriculteurs inter régional (initiative du Mousserin)

Trois ans de procédure jusqu’au Conseil d’Etat et même la Cour de justice Européenne avaient conclu à la non-conformité des fameux tarifs assurés à l’éolien et au solaire. Pourtant, sous la pression de quelques discrets visiteurs du soir, il a suffi de dix petits jours à la ministre pour republier le même arrêté très favorable, sans régulariser, et sans même consulter les associations ou les consommateurs… Bizarre ? non ?

Les « enquêtes » des groupes de pression de ce milieu sont d’une méthodologie discutable. Pour la création de 10 000 emplois annoncés, un groupe d’experts qui a consulté l’étude n’est jamais parvenu à trouver plus de 650 CDI équivalents. Cette étude avait été faite sur le principe déclaratif , uniquement auprès des cabinets qui gravitent dans ce milieu, sans aucun croisement avec la nomenclature Insee ou Pôle emploi. Il est facile de déclarer un emploi créé quand on a fait travailler une entreprise trois mois sur un chantier, ou un bureau d’études quelques semaines, même si c’est étalé sur plusieurs années. Si j’emploie la même méthode, je crée trois emplois chaque fois que j’achète une baguette chez mon boulanger.

Une autre étude était curieusement parue au moment du débat sur la distance à 1000 m des éoliennes de toute habitation au lieu de 500m. L’étude qui confirmait que les habitants n’étaient pas gênés par une distance de 500m a été faite par échantillon téléphonique sur des personnes dont la limite de la commune et non la propriété, pouvait être située à 500 m d’une opération. Mais une commune fait souvent de 5 à 10 km de long et la personne qui répondait pouvait en fait se trouver jusqu’à 6 ou 7 km de la limite des 500m … Après avoir soutenu l'inverse à l'Assemblée, la ministre a reconnu publiquement que cette distance était trop proche et que 1000 m étaient justifiés dès la présence d’un habitat groupé. Il reste tout de même dans cette déclaration ministérielle un souverain mépris pour l’exploitant agricole isolé qui sera frappé sans pitié, avec peu de moyens de défense, ce qui contribuera un peu plus à la désertification rurale, voire parfois à un suicide…Le cas célèbre d'Ally Mercoeur en Haute loire est dans tous les esprits.

Les baux de location "oublient " une précision importante: Sur simple demande ou recours contentieux de n'importe quel organisme (police de l'eau, association de protection de la nature, changement de municipalité, etc...), les propriétaires des terrains loués aux éoliennes ignorent que la démolition des socles béton souterrains laissés par les promoteurs et non inclus dans le démantèlement sera à leur charge au minimum 200 000€ pièce par éolienne, et qu'ils seront ruinés.(un socle fait environ 1000 à 1300 m3 de béton ferraillé).

Dernier exemple en date, comme ces opérations peuvent se déployer là où elles trouvent un maire complaisant et des propriétaires naïfs, c’est-à-dire n’importe où, il faut déployer des réseaux colossaux de transport de l’électricité au prix de multiples travaux à la charge de la collectivité qui contribuent encore à augmenter la facture d’électricité dans des proportions énormes. Le débat actuel « TURPE » montre le curieux entêtement de la ministre à vouloir « défendre le consommateur » en demandant une augmentation plus importante que le régulateur lui même, ce qui défend les intérêts de ces groupes si souterrains.

Malgré ces efforts de desserte pour une énergie qui marche 20% de l'année, chacun peut facilement observer un pourcentage élevé d'éoliennes à l'arrêt par temps venté le long de l'autoroute A10, ce qui démontre l'absence d'entretien, des motivations plus financières que techniques, et peut être aussi certaines astuces sur le cours de l'électricité , qui fait également l'objet de nombreuses manipulations. Une opération en Auvergne, Monts de la Madeleine, réussit le triste exploit de ne produire que 14% de sa puissance déclarée sur l'année, alors que les élus locaux l'avaient qualifiée de "projet du siècle", "Rolls Royce" des éoliennes dans la presse... pour justifier des kilomètres de réseaux en zone naturelle forestière.

Tout cela pour une France défigurée, des milliers de maisons invendables, une taxe payée par tous les ménages les plus modestes, 10 millions de Français en précarité énergétique l’hiver, au profit de quelques rentiers désormais richissimes et logés dans des paradis fiscaux.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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