Finie l'époque où les fruits et légumes moches étaient écartés d'emblée avant même d'être proposés en rayons. Désormais, ils ont droit de cité dans les supermarchés ; et les fromages trop lisses et les céréales pas assez chocolatées aussi ! Une nouvelle ère s'ouvre, pour lutter contre les invendus et enrayer le gaspillage alimentaire. La crise est passée par là.
Moches, mais sains !
Rablés, trop courts ou pas assez ronds : les fruits et légumes, mais aussi les fromages et la charcuterie ne répondant pas aux critères de beauté universels, n'avaient auparavant pas même la chance de trouver preneurs car ils n'étaient pas mis en rayons. 10 à 15% de la production était ainsi mise de côté chaque jour !
Mais plusieurs grandes enseignes ont donné leur accord pour installer en rayons ces « gueules cassées », en référence aux soldats de la première guerre mondiale revenus défigurés du front. Il faut dire que le consommateur assure qu'il ne les dédaignera plus comme avant, surtout s'ils sont vendus environ 30% moins cher. Du coup, les distributeurs jouent le jeu ! Ainsi Monoprix et Intermarché ont lancé des opérations "fruits et légumes moches", pour lutter contre les invendus.
"Des milliers de tonnes de produits, l'équivalent de 17 Stades de France remplis de produits parfaitement consommables et aussi bons que les autres, malgré d'infimes défauts d'aspect, peuvent être proposés à la vente plutôt que jetés" explique un promoteur de l’opération au journal La Montagne.
Réduire le gaspillage alimentaire
Actuellement, la chasse au gâchis alimentaire est en passe de s’imposer comme un véritable sujet de société. Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire, a ainsi été missionné par Manuel Valls, premier ministre. Il doit présenter prochainement des propositions permettant d'atteindre l’objectif’ de diminution de 50% du gaspillage alimentaire en France d'ici à 2025.
À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.