Une génération apprend, la suivante oublie. Aujourd’hui, il va nous falloir réapprendre – dans la douleur – les leçons de l’Histoire monétaire…
« Aucune devise purement fiduciaire n’a jamais survécu à un cycle de taux d’intérêts complet. »
Nous avons écrit cela il y a 20 ans environ. Aujourd’hui, ce principe est mis à l’épreuve.
Durant la panique financière de 1857, le rendement du bon du Trésor US à 10 ans a grimpé à 6,6%. Il a fallu toute une vie pour atteindre le sommet suivant, en 1920. Puis 61 ans ont passé jusqu’au sommet d’après.
En d’autres termes, ce sont des tendances générationnelles. Une génération apprend – la suivante oublie. En une semaine, nous pouvons oublier où nous avons laissé les clés de la voiture. Encore quelques semaines et nous avons oublié où nous avons laissé la voiture.
Après 40 ans, nous avons du mal à nous rappeler – voire à imaginer – les taux immobilier à 15% de 1980. Et qu’est-il arrivé aux « vigiles obligataires » qui vendaient autrefois les bons du Trésor US au premier signe de déficit galopant ? Ils doivent désormais être en fauteuil roulant, incapable de se rappeler leur propre prénom – sans parler de comment ils ont perdu leur fortune en pariant contre la bulle obligataire.
Si ce schéma tient, dans quelques années, nous regretterons de ne pas avoir profité des taux immobiliers bas actuels… si toutefois nous nous souvenons d’eux !
Une fois que le courant baissier actuel aura aplati l’économie, les taux d’intérêt (et l’inflation des prix à la consommation) devraient commencer à grimper. Encore 20 ans environ et les taux devraient tendre à un nouveau sommet générationnel. Peut-être devrez-vous payer 15% pour un prêt hypothécaire. Peut-être qu’on sera plus proche des 50%.
Peut-être aussi que les prêteurs immobiliers seront au bord de la faillite, comme c’est déjà le cas en Argentine. Si vous voulez acheter une maison là-bas, il faut payer en cash.
Une leçon à réapprendre
Oui, c’est le retour sur les bancs de l’école. Nous apprenons – nous réapprenons – pourquoi, pendant 180 ans, le dollar US a été lié à l’or plutôt qu’aux simples promesses du gouvernement US.
En deux mots, c’est parce que la génération de 1791 (lorsque le dollar US est né) savait une chose que la génération de 2020 a oubliée : le pouvoir corrompt. Et le pouvoir de créer de la « monnaie » est si irrépressible qu’aucune race, aucun pays, aucun génie et aucun fonctionnaire gouvernemental n’a jamais pu y résister bien longtemps.
Tôt ou tard arrive une « nécessité »… généralement une « guerre »… ou une menace d’insurrection (Rudolf von Haventstein, chargé de l’impression monétaire allemande sous la République de Weimar, a déclaré qu’il avait dû agir de la sorte pour empêcher une révolution bolchevique. A la place, il a eu les nazis !)
Aujourd’hui, c’est Rudolf von Powell & co. qui font tourner la manivelle à pleine vitesse. En avril, le gouvernement fédéral américain enregistrait un déficit de plus de 730 Mds$. C’est un milliard de dollars par heure – samedis et dimanches compris.
Catastrophe nationale
Quel besoin y avait-il à cela ? Pour commencer, ils ont créé une économie handicapée, déjà sous respirateur monétaire. Ensuite, ils l’ont confinée pour entraver la progression d’un virus. Résultat : les ventes, les profits, les revenus, les emplois, les recettes fiscales – tout s’écroule.
Nous avons déjà constaté que le confinement universel est l’une des erreurs les plus monstrueuses jamais commises par des autorités gouvernementales. Les probabilités de décès sont 1 000 fois plus élevées pour un homme de 80 ans que pour une femme de 30 ans.
Il aurait été relativement simple de protéger les groupes vulnérables (dont votre correspondant fait partie) jusqu’à ce que la menace s’estompe : dites-leur la vérité !
La plupart des vieux croûtons sont déjà à la retraite. Rester chez eux serait simple comme bonjour. Cela n’aurait pas coûté grand’chose à l’économie.
A la place, les autorités ont relevé un défi… et l’ont transformé en catastrophe nationale.
L’activité s’est arrêtée net pour de vastes pans de l’économie. Le chômage US est en passe d’atteindre les 25%. Le PIB a chuté de près de 10% en avril – un chiffre qu’on n’avait plus vu en 100 ans. Detroit devrait livrer moins de nouvelles voitures qu’en… 1916 !
Des loyers ne peuvent être payés. Des mensualités automobiles ne peuvent être payés. Des prêts immobiliers ne peuvent être payés. Même les factures d’eau et d’électricité pourraient ne pas être payées.
La restauration en détresse
Les chiffres des ventes au détail pour avril indiquent la chute la plus conséquente en 70 ans. Les plus grosses pertes concernent l’un des seuls secteurs qui montrait une croissance substantielle sur les 10 dernières années – la restauration. Les revenus des bars et des restaurants ont été divisés par deux. Un restaurant sur quatre pourrait ne plus jamais rouvrir.
Compagnies aériennes, croisiéristes, bars… tourisme… des milliers d’entreprises appellent leurs avocats : « Comment ça marche exactement, un dépôt de bilan ? »
Idem pour les écoles et universités… pour des villes, des comtés et des gouvernements locaux… des ménages… « Faillite » va devenir le terme le plus recherché sur Google.
De Baltimore – une ville qui était déjà au bord du gouffre avant l’arrivée du coronavirus –, nous apprenons que deux de nos restaurants préférés ont mis la clé sous la porte… et l’école de notre petit-fils a fermé – après 73 ans ! Dans une lettre, le directeur annonçait aux parents que les inscriptions avaient chuté à pic, les parents hésitant à s’engager pour le trimestre d’automne… ou n’ayant pas l’argent des frais de scolarité.
Une vraie catastrophe
Ni l’industrie financière ni le monde politique n’ont réellement pris la mesure des dégâts. Et tout cela n’est qu’un prélude à la vraie catastrophe.
A venir : nous découvrons qu’imprimer de la fausse monnaie pour couvrir les pertes est une idée pire encore. Le système de monnaie fiduciaire américain est né le 15 août 1971, lorsque Richard Nixon a sombrement annoncé la fin de Bretton Woods, qui liait le dollar US à l’or. Voilà déjà 49 ans que cela dure.
Dans 10-20 ans, le cycle devrait être complet. A ce stade, les prix devraient grimper de 50% ou plus par an.
Si nous avons raison, le faux dollar – ce morceau de papier vert qui traîne dans les portefeuilles des Américains – aura disparu… et pas mal d’autres monnaies avec lui.
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