Les Français ont du faire face à une forte hausse des prix de l’énergie depuis l’été 2021 : portés par l’augmentation des prix du pétrole brut en Bourse, elle-même soutenue par la reprise de l’activité au niveau mondial, les prix du gaz et des carburants ont flambé. Début 2022, c’est une autre hausse qui attend les ménages : celle des prix de l’électricité. Une hausse de laquelle le gouvernement veut les protéger… quoi qu’il en coûte.
Les prix de l’électricité vont-ils vraiment n'augmenter que de 4% ?
Les révision des tarifs de l’électricité n’est pas mensuelle comme le sont ceux du gaz. La date de la prochaine augmentation est donc connue depuis longtemps : février 2022. Et selon les spécialistes, cette hausse pourrait être très élevée… et ne cesse d’augmenter.
Mais en septembre 2021, alors que le pouvoir d’achat commençait à devenir central dans les inquiétudes des ménages, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé que les tarifs de l’électricité en France n’allaient augmenter que de 4%. Une hausse est donc prévue, mais elle serait contenue et compensée par le gouvernement lui-même. Sauf que la situation a fortement évolué depuis ces annonces.
Les prévisions d’augmentation ont quasiment doublé
Lorsque Jean Castex a promis que les tarifs de l’électricité n’allaient augmenter que de 4%, les spécialistes prévoyaient une hausse des prix d’environ 12%. La différence était donc de 8%… et la compensation pour le gouvernement était possible même si chère : environ 4 milliards d’euros. Le gouvernement a même prévu un peu de marge, ayant inscrit dans la Loi de Finances 2022 une compensation des prix de l’électricité pour 5,9 milliards d’euros, anticipant une plus forte augmentation.
Mais il n’a pas anticipé suffisamment : selon les analystes, l’augmentation des prix de l’électricité en février 2022 pourrait atteindre 20% voire 25%, soit deux fois plus que précédemment anticipé. Une facture, pour le gouvernement, de près de 10 milliards d’euros voire plus.
Une promesse à quelques mois de la Présidentielle
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a répété le 5 décembre 2021 lors de l'émission le « Grand rendez-vous » Europe 1-Cnews-Les Echos que le gouvernement tiendrait sa parole : l’exécutif pencherait donc pour la recherche d’économies afin de compenser la hausse de l’électricité, plutôt que de renoncer à limiter celle-ci à 4%.
Une obligation : si l’augmentation des tarifs de l’électricité était finalement supérieure à ce qu’a promis Jean Castex, ce serait un argument majeur pour l’opposition, et une promesse non-tenue à quelques mois seulement des élections présidentielles de 2022 ; et qui, de plus, toucherait directement au portefeuille des Français.