Le mouvement des « gilets jaunes » pourrait avoir un impact important pour les petites entreprises. François Asselin, le président de la CGPME, craint des licenciements et des défaillances.
Le patron de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME) craint pour l’avenir de ses adhérents. Les blocages et les manifestations des « gilets jaunes » (et parfois les violences en marge des défilés) perturbent, voire paralysent une partie de l’économie française. À tel point que la croissance pourrait en pâtir en cette fin d’année. Dans le Journal du Dimanche, François Asselin tire la sonnette d’alarme : « Nous sommes très inquiets. L'activité de beaucoup de nos adhérents est perturbée. La fin de l'année va être très compliquée pour nombre d'entreprises, notamment les très petites ».
Rater Noël, c’est rater l’année
Le dirigeant rappelle que « plus une entreprise est petite, plus elle est fragile. Les commerçants sont en première ligne. On doit s'attendre à de nombreuses défaillances ». Les petites et moyennes entreprises misent une bonne partie de leur réussite sur les ventes réalisées durant la période des fêtes : « Rater la fin de l'année, c'est rater son bilan. Il y aura donc des lendemains douloureux », prévient-il. François Asselin a demandé à Bruno Le Maire de remettre en place la cellule de continuité économique mise en œuvre au moment des inondations dans le sud. Il voudrait aussi un « report des échéances fiscales et sociales pour accompagner ceux qui sont en difficulté ».
Les banques mises à contribution
Le président de la CGPME veut aussi que les banques fassent leur part : les établissements bancaires doivent avoir un « regard bienveillant » sur les ouvertures et renouvellements de crédit. « La confiance est essentielle, l'économie doit être soutenue. Les Français sont inquiets et n'ont pas le moral, cela conduit au repli sur soi. En cette période proche de Noël, le pays a besoin de douceur ». Mais il devrait tout de même y avoir des licenciements… Quant à la prime de 1 000 euros défiscalisée et sans cotisations sociales, il se dit favorable… mais prévient que les entreprises touchées par la situation actuelle ne pourront pas la verser.