La généralisation du contrôle des chômeurs ne doit pas entraîner la stigmatisation des chercheurs d’emploi alors que ce dont ils ont le plus besoin, c’est de la bienveillance.
Le chômage les affecte durablement et sape les fondements de la cohésion sociale. En perdant tout contact avec le service public de l’emploi, ils se sentent encore plus isolés, encore plus oubliés, ce qui n’est pas admissible. Plutôt que de contrôle, parlons plutôt de redynamisation et de remobilisation de millions de personnes qui ne pensent plus le travail accessible.
Solidarités Nouvelles face au Chômage rappelle en premier lieu que le contrôle des chômeurs par Pôle emploi est inscrit dans le code du Travail : jusqu’à maintenant, ce contrôle était pris en charge par les conseillers de l’opérateur public, sans distinction de leur rôle de référents accompagnateurs. Solidarités Nouvelles face au Chômage a fait valoir avec d’autres associations ou syndicats de chômeurs que ces deux missions étaient incompatibles et que la distinction entre les conseillers et les contrôleurs était une condition non négociable de mise en œuvre du contrôle.
La confusion entre les rôles de conseiller et de contrôleur participe en effet à décrédibiliser l’action de Pôle Emploi et à renforcer encore davantage l’image négative des chercheurs d’emploi. Plus encore, suite aux observations de l’expérimentation de ce dispositif mise en place à partir de 2013 dans trois régions, la reprise de contact avec les chômeurs peut être un facteur de remobilisation utile et diminuer ainsi le sentiment d’abandon du service public envers eux.
Le terme de contrôle n’est pas approprié à ce nouveau dispositif. Il s’agit plutôt d’une évolution de la relation entre l’opérateur public et le chercheur d’emploi. C’est pour cette raison que Solidarités Nouvelles face au Chômage a voulu des modalités précises et qualitatives de reprise de contact avec les chercheurs d’emploi afin qu’elle soit progressive (courrier, appel préalable, écoute...) et assortie d’explications et de conseils donnés aux chercheurs d’emploi.
Retisser le lien social est une des clés d’un accompagnement réussi : c’est ce que pratique depuis maintenant 30 ans SNC avec un taux de solutions positives à l’issue de l’accompagnement de 62%. Si la démarche, même mal nommée de contrôle, permet de remettre en dynamique des personnes au chômage, alors elle mérite notre soutien.