C'est le combat du pot de terre contre le pot de fer, ou une version revisitée de David contre Goliath. Une Reimoise de 53 ans demande à trois groupes du secteur des produits d'hygiène 2 400 euros de réparation pour l'avoir flouée durant quatre ans.
Contre les poids lourds
Les géants de la lessive contre la consommatrice esseulée : voilà qui pourrait faire l'objet d'un scénario de cinéma tellement l'histoire est singulière. Dominique la Reimoise s'attaque de front aux poids lourds du secteur avec en tête une idée : obtenir le remboursement de ce qu'elle estime comme trop perçu par ces entreprises durant quatre ans.
Les entreprises du marché des produits d'hygiène ont été condamnés en décembre 2014 à des amendes record (plus d'un milliard d'euros) pour s'être entendus sur leurs prix entre 2003 et 2006. Mais cet argent ne revient pas dans les poches des consommateurs… Or, Dominique veut sa part, elle s'estime en effet flouée; avec cet argent, elle compte rembourser le trop-perçu de son RSA que les autorités lui réclament.
2 400 euros sur quatre ans
Une vraie histoire à la Dickens donc, et même si les chances sont minces, il faut tenter le coup d'après l'avocat de la plaignante, qui a lancé la procédure auprès du juge de proximité de Reims. Il attaque quatre des entreprises incriminés dans l'entente (Colgate, Unilever, Henket et Procter & Gamble) le remboursement de 2 400 euros, des dépenses « en trop » sur ces quatre ans, d'après sa cliente.
Cela représente 25% du pouvoir d'achat de la plaignante, d'après l'avocat qui a calculé que le trop payé se montait à 200 euros par mois. Seul hic, la consommatrice n'a pas conservé tous les tickets de caisse… Un écueil que rencontre également les associations de consommateurs qui ne peuvent lancer de recours collectif.