Pour en finir avec les déserts médicaux

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Par Patrick de Casanove Publié le 3 décembre 2016 à 5h02
Hopital Abandonne
cc/pixabay - © Economie Matin
2,5 millionsPlus de 2,5 millions de Français vivent dans un désert médical.

Les déserts médicaux sont la manifestation concrète de la pénurie de l’offre de soins, conséquence inéluctable du choix fait en 1945 d’organiser la protection sociale selon un monopole d’État.

Ce système rompt le circuit naturel des relations humaines qui est l’échange libre. Il déséquilibre l’offre et la demande, tout devient administré. Les prix sont désormais les marqueurs des désidératas et caprices de politiciens. Cela induit un énorme gaspillage structurel lié au « mal investment ». Ce gaspillage n'a rien à voir avec ceux dont les politiciens nous rebattent les oreilles qui ne sont que des prétextes à de nouveaux rationnements.

La disparition des informations que sont les prix libres entraîne une inadéquation de l’offre et de la demande qui se traduit dans la « vraie vie » par de la surproduction dans certains secteurs et/ou de la pénurie dans d’autres. Au final c’est toujours la pénurie qui domine. Elle est multiforme. Les déserts médicaux atteignent Paris aussi bien que nos campagnes, d’où les services publics ont décampé. Les organismes de protection sociale n’ont pour but que de la gérer, donc de rationner les soins. Les déremboursements, la multiplication des formalités entre soignant et soignés, les files d’attentes et les délais qui s’allongent pour obtenir un rendez-vous en sont les outils.

Les politiciens réagissent et prennent des décisions technocratiques qui, si elles singent le marché, ne peuvent parvenir à son degré de justice et d’efficacité parce que ne résultant plus de l’échange libre de services mais guidées par l’intérêt des politiciens (Théorie des choix publics). Leurs actions sont : rationner les soins, tripatouiller le numérus clausus, manier le bâton avec les médecins (contrôles tatillons, tracasseries sans fin, paperasse envahissante, réglementation étouffante, restriction de la liberté de soin « conventionnement sélectif ») ou la carotte (« les bourses d’études, les Maisons de Santé Pluridisciplinaire, les aides à l’installation en zone sous dense, l’exonération de cotisations sociales, les stages obligatoires auprès des médecins libéraux, les garanties de revenus dans les zones sous denses »). En vérité, ils ne font que bricoler un système défectueux sans apporter aucune solution.

L’exercice médical libéral est devenu intenable. La charge de travail et les contraintes détériorent la pratique, détruisent le temps de soin. Le médecin est moins disponible pour son patient. Pour ne rien arranger, soumis à des pressions insupportables, beaucoup de médecins craquent. Le « burn out » touche un grand nombre d’entre eux, certains se suicident. Sans en arriver là les conditions de travail délétères, les tracasseries administratives repoussent les jeunes qui désertent la médecine libérale et la médecine générale en particulier.

Les déserts médicaux entraînent la difficulté d’accès aux soins. Le Tiers Payant Généralisé, autrement dit la pénurie gratuite, ne résout rien ! Bien au contraire il aggrave les charges administratives.

La peur et la défiance empêchent les Français de réclamer le libre choix. Quant aux politiciens bloqués dans leurs constructions artificielles, déconnectés des réalités, il ne leur est pas venu à l’idée de ne pas intervenir et de laisser les médecins faire de la médecine.

La liberté de la relation médecin-patient sans l’intervention d’un tiers mettra fin aux déserts médicaux. Elle inclut la liberté des prix, y compris une vraie gratuité. Les prix montent si l’offre est rare incitant de nouveaux acteurs à intervenir. Les prix finissent par se stabiliser. S’ils baissent, ils informent que l’offre excède la demande. Certains acteurs s’en vont et le système s’équilibre. Le prix libre est un facteur incitatif, il évite les gaspillages et le « mal investment ». Ce prix libre module automatiquement le nombre et la spécialité des médecins, ainsi que leur organisation professionnelle incluant la délégation de tâches.

« Laissez faire, laissez passer, le monde va de lui-même. »

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Né en 1959, marié, père de 4 enfants, le docteur Patrick de Casanove, diplômé en 1985, exerce comme généraliste dans la ville d'Ondres. Il en a été le Maire de 1995 à 2001. Il écrit des articles pour le journal suisse Le Temps et pour diverses institutions libérales. Il est président du Cercle Frédéric Bastiat. Il est l’auteur de "Sécu comment faire mieux".

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