Je sais, certains esprits très chagrins, oscillants entre insolence et impertinence, me diront que pour la Deutsche Bank aussi c’est très difficile. Oui je le sais, c’est sûr, mais ce n’est pas le débat.
L’important, dans cette étude, c’est qu’une très grande banque européenne publie une étude « fracassante » dans laquelle elle explique « que la dynamique de l’économie mondiale devrait être durablement moins porteuse au cours des 30 prochaines années. Les prix des actifs (obligations…) pourraient aussi être remis en question »…
Quand c’est moi qui le dis, ma femme ne me croit pas ; alors que quand c’est la Deutsche Bank, c’est tout de suite plus sérieux. Si vous aussi vous avez une femme (ou un mari si vous êtes une lectrice, cela fonctionne dans les deux sens) comme la mienne, alors faites-lui lire cet article !!
Pour ce géant bancaire allemand, « la croissance de l’activité mondiale sera si faible sur la période que les responsables politiques auront bien du mal à faire face aux défis politiques, sociaux et économiques qui en résulteront, avertit en effet le n°1 allemand de la finance dans une étude prospective »…
Remarquez, c’est assez logique et c’est assez prévisible ! Tous les facteurs, je dis bien tous les facteurs qui sous-tendent le fonctionnement de nos économies globalisées sont déflationnistes ! Alors pour la croissance, on sera prié de repasser et dans très longtemps.
Il n’y a que notre culbuto élyséen à la coiffure parfaite (10 000 euros par mois pendant 5 ans) qui pense encore que la « croâssance » va revenir et qu’il va inverser la courbe du chômage ! Tenez, petite information « off » que je vous livre sur le chômage : il va baisser au mois de septembre car actuellement, il y a un très gros travail de « retraitement » des chômeurs qui sont mutés dans d’autres catégories et qui retrouvent « subitement » et statistiquement du travail… non rémunéré (quelle rigolade). On en reparlera bientôt, et l’autre glandu pourra annoncer sa candidature pour continuer à se faire peigner gratos pendant les 5 prochaines années…
La déflation séculaire
Déflationniste la démographie mondiale… avec le vieillissement généralisé de la population.
Déflationnistes les progrès techniques, technologiques, informatiques, robotiques qui permettent à chaque fois de faire beaucoup plus avec beaucoup moins (en particulier de salariés) et je vous laisse faire le calcul du nombre de chauffeurs en moins quand voitures et poids lourds seront automatiquement conduits et pilotés par les ordinateurs !
Déflationnistes les politiques de rigueur ou d’austérité destinées à permettre le paiement des intérêts de la dette et surtout de la dette elle-même… un jour peut-être !
Déflationnistes la mondialisation et la globalisation où il est possible de faire faire moins cher plus loin.
Déflationniste l’Europe qui organise savamment la concurrence fiscale et sociale au sein même de l’Europe.
Déflationnistes aussi les politiques migratoires où l’on voit les « gentils » allemands autoriser avec « amitié » les migrants à travailler pour un, deux ou trois euros par… jour !! Mais c’est pour les aider à « bien s’intégrer », pas pour les « exploiter évidemment !
Déflationnistes les limites finies de la planète puisque l’on ne peut pas imaginer de croissance infinie dans un monde fini ou alors vous n’avez pas encore vu la contradiction intellectuelle et là je ne peux rien pour vous… Je parle de croissance « physique », par définition par exemple, la croissance de la « connaissance » est infinie, elle !!
Lutter contre la déflation va créer une vague inflationniste. Perte de contrôle ?
La Deutsche Bank poursuit en disant que « contrairement à ce qui s’est passé au cours des 35 dernières années, l’inflation et les rendements obligataires augmenteront au cours des 30 prochaines années, selon cette étude, qui plombe depuis vendredi les marchés d’obligations, propulsant ainsi les rendements (qui évoluent à l’inverse des cours) à des niveaux oubliés depuis des mois, et fait dévisser les marchés d’actions »…
L’idée soutenue ici est que pour lutter contre la déflation, on va déclencher une forte inflation, ce qui est un scénario parfaitement crédible au moment où j’écris ces lignes puisque cela correspond aux politiques menées par les banques centrales depuis presque 10 ans.
Cela pourrait même aller jusqu’à une perte de contrôle monétaire totale et dégénérer en hyperinflation, ce qui revient à parler de perte de confiance généralisée dans la valeur des monnaies.
Pour la plus grosse banque allemande, c’est la fin d’un monde !
Histoire de continuer à vous achever le moral en ce milieu de semaine, » l’étude soutient que les conditions qui ont assuré la hausse de la croissance économique mondiale et la prospérité au cours des 35 dernières années sont en train de disparaître. « Nous sommes en train d’assister à une transformation de l’ordre mondial qui a dicté l’économie, la vie politique, les décisions politiques et les prix des actifs (obligations, actions…) des années 1980 jusqu’à aujourd’hui », écrivent les auteurs de l’étude. »
« Sachant que ce cycle a duré environ 35 ans, il est possible que le prochain cycle (…) dure aussi plusieurs décennies. Extrapoler ce qui s’est passé sur les 35 dernières années pourrait être l’erreur la plus dangereuse que feraient investisseurs, responsables politiques et banquiers centraux », avertissent-ils. Ils soulignent que les valorisations des actifs dans les principaux pays développés n’ont jamais été aussi élevées actuellement, pour des raisons spécifiques aux 35 dernières années (désinflation, reflux des taux d’intérêt…). En effet, en théorie, plus l’inflation et (donc) les taux d’intérêt sont faibles, plus les niveaux de valorisation des actifs financiers sont élevés, et vice versa ».
Et c’est exactement ce que je vous dis lorsque j’avertis inlassablement les lecteurs sur les dangers de l’assurance vie qui fut le meilleur des placements des 35 dernières années, mais qui sera certainement le plus mauvais des 35 prochaines !!
Et la conclusion de la Deutsche Bank, les 30 prochaines années seront notamment marquées par « une croissance réelle plus faible, une inflation plus élevée, un ralentissement des échanges internationaux, un plus grand contrôle des flux migratoires, une baisse de la part des profits des entreprises dans la richesse nationale et des rendements réels (nets d’inflation) négatifs sur les obligations »…
C’est assez vrai en l’absence d’éclatement de la zone euro, de guerre civile, d’effondrement du dollar liée aux conflits géopolitiques en cours ou à la maîtrise des guerres pour l’énergie car au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, si le monde est en guerre, c’est surtout le monde occidental qui l’est pour aller voler du pétrole pas cher dans certains pays… Et tous les pays en guerre sont assis sur des réserves monumentales « d’énergies » qui est le sang de notre économie carbonée.
Bref, l’étude de la Deutsche Bank est passionnante dans le sens où dans le meilleur des cas… l’avenir s’annonce plutôt sombre. Dans le pire des cas, il sera très, très sombre.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae