Mauvaise nouvelle pour l'économie européenne, et mauvaise nouvelle pour les Européens aussi même si la déflation peut, au premier abord, paraître une aubaine : les prix ont chuté en août 2020, donnée qui était supposée et a été confirmée par Eurostat le 17 septembre 2020. La faute à l'énergie et les produits alimentaires non transformés.
En août 2020 les prix à la consommation ont baissé de 0,2%
La BCE le soupçonnait et commençait déjà à s'inquiéter, Eurostat, l'institut de sondage européen, le lui a malheureusement confirmé : en août 2020, en Zone euro, les prix à la consommation ont baissé de 0,2% sur un an, après avoir augmenté de 0,4% en juillet 2020. Si la tendance se confirme dans les mois à venir, l'économie européenne pourrait en souffrir… alors qu'elle va déjà connaître la pire année de son histoire depuis la deuxième guerre mondiale.
L'inflation sous-jacente, soit l'inflation hors produits volatils comme les prix de l'énergie, est malgré tout en hausse de 0,6%. Une maigre consolation : en juillet 2020 cette hausse avait été de 1,2%, preuve que même sur les prix stables la tendance est, a minima, au ralentissement. Et c'est encore pire lorsqu'Eurostat analyse l'inflation sous-jacente en y retirant les prix du tabac et de l'alcool, fortement taxés : les prix en août 2020 n'auront augmenté que de 0,4%, contre 1,2% en juillet 2020 sur un an.
La déflation : une fausse bonne nouvelle
Il faudra voir si la déflation s'installe sur le long terme, surtout durant la fin de l'année 2020, ou s'il s'agit là d'une chute qui se cantonnera à l'été. Car cette baisse des prix, ou cette hausse très légère, ne sont pas une bonne nouvelle.
Si le consommateur paye potentiellement un peu moins ses courses et ses achats, la déflation menace la croissance en risquant d'entraîner les entreprises dans une spirale déflationniste délétère : le consommateur qui remarque que les prix sont en baisse sur des produits non essentiels pourrait être tenté de ne pas acheter et d'attendre une ultérieure baisse pour faire des économies. L'entreprise en question perdrait alors du chiffre d'affaires, ce qui lui empêcherait d'investir, payer ses fournisseurs ou tout simplement payer les salaires.
La nécessité de croissance, dans les économies capitalistes, est la raison pour laquelle la BCE fixe à 2% le taux d'inflation idéal, un niveau qu'elle n'a jamais réussi à atteindre sur une longue période.
Cette illustration a été réalisée par Your-Comics, agence graphisme Paris