Destination 107 : Joseph Opinel, ou comment désobéir à ses parents permet de faire fortune

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Par Clémentine Joléo Modifié le 13 février 2013 à 5h31

En 1890, Joseph Opinel a tout juste 18 ans. A cette époque, n’oublions pas que la majorité ne s’acquiert qu’à 21 ans… Il travaille dans l’atelier de taillanderie (fabrique d’objets tranchants) de son père Daniel dans un tout petit village des montagnes de Maurienne en Savoie. L’atelier est situé au bord de l’Arvan, un torrent qui actionne la roue à aube et fait fonctionner les machines : martinets, pilons, meules… à une époque où il n’y a pas l’électricité !

Une nouveauté contrariée

Perdu dans ses montagnes, Joseph a l’idée de réaliser un nouveau couteau de poche. Il prend le temps de bien étudier la forme du manche : à la fois agréable dans la paume de la main et sécurisante. La forme doit équilibrer l’aspect général du couteau, aujourd’hui on parlerait de design… Il croit beaucoup en son couteau et souhaite le proposer aux paysans qui viennent acheter des outils chez son père. Celui-ci est formel : C’est NON, interdiction formelle de continuer, il sait bien que cela ne peut pas marcher ! Que doit-on faire quand on doit obéissance à ses parents ? Croire en son projet ! Et c’est un Joseph Opinel très déterminé qui choisit de désobéir à son père et continue de fabriquer ses couteaux en douce.

Majorité chérie

Comment fait-il ? Il commence par vendre ses couteaux dans le village, aux paysans. Dès sa majorité, Joseph se lance officiellement contre l’avis de son père. Puis très vite sa production prend de l’importance. En 1896, Joseph parie sur l’avenir : il engage 3 ouvriers avec qui il réussit à fabriquer 60 couteaux par jours. L’affaire devient sérieuse ! Dès 1897, Joseph multiplie les tailles du couteau de poche pour s’adapter à différents usages mais aussi à différentes tailles de main. Voilà, la série N°1 à N°12 du célèbre couteau est créé !

Innover et protéger

C’est en 1901 que Joseph Opinel construit sa première usine au Pont de Gévoudaz et réalise une machine à fabriquer les manches. La cadence augmente : il emploie 15 ouvriers et, grâce la dynamo, parvient même à fournir l’électricité à tout le hameau ! Les colporteurs font connaître le couteau savoyard au-delà de la vallée et, dès le début du XXè Siècle, Joseph Opinel vend ses couteaux en Suisse et en Italie. En 1909 a la bonne idée de déposer sa première marque de coutellerie et choisit pour emblème « la Main Couronnée ». En 1911, c’est la consécration il obtient la médaille d’or à l’Exposition internationale de Turin !

Visionnaire optimiste

A partir de là, tout roule pour Joseph Opinel et ses couteaux. Il souhaite donner toutes les chances à son entreprise en se rapprochant des grandes voies de communication. Alors en 1915, il décide de quitter les rives de l’Arvan et déménage ses machines à dos de mulets puis par le train et s’installe dans une ancienne tannerie au bord du canal de l’Hyères à Cognin dans les faubourgs de Chambéry.

En 1926, le bâtiment est détruit par un incendie. Aidé par ses équipes, il réussira à reconstruire en quelques mois une nouvelle usine plus moderne, adaptée à ses ambitions… plus rien désormais ne pourra arrêter Opinel !

Voilà, retrouvez toute l’histoire d’OPINEL dans DESTINATION 107, le livre qui retrace 107 histoires de création d’entreprises françaises… une vraie source d’inspiration !

DESTINATION 107 - 272 pages - 25 € - en vente exclusivement sur www.bilabila.fr

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Clémentine Joléo est née à Neuilly sur seine en 1967. Dans une première vie elle a été agent immobilier. Elle rentre dans l’entreprise familiale où elle est agent immobilier. Elle se marie. Alors, elle décide de partir et de reprendre des études. Elle veut alors devenir journaliste. En attendant de commencer sa formation, elle envoie deux candidatures spontanées, dans les rédactions où elle est abonnée : l’une chez Capital, l’autre chez Marie-Claire. Elle est immédiatement engagée en CDD chez Capital grâce à son expertise dans le secteur de l’immobilier. Elle se passionne pour les livres jeunesse et devient même pendant son congé de Superwonder Maman, critique de livres pour le magazine de l’Association ”Jumeaux et plus.” Suite à son divorce, elle décide de quitter la rédaction de TF1 pour travailler chez elle, depuis son bureau à la maison, et ainsi s’occuper au mieux de ses jumeaux âgés d’à peine 3 ans ! Elle redevient pigiste pour des magazines économiques. C’est enfin l’heure de se lancer dans un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps : aider les jeunes à trouver leur voie et favoriser leur entrée dans le monde des adultes. Elle va lancer sa propre maison d’édition, pour mettre son projet à exécution, «les éditions du Bila Bila», un clin d’œil aux premiers mots de sa petite dernière, Gloria. Voilà, Clémentine Joléo a 45 ans, trois merveilleux enfants, une maison d’édition à faire grandir et encore plein de projets dans la tête…

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