La population des abeilles au niveau mondial inquiète fortement les scientifiques et pour cause : elle est en plein déclin, notamment à cause de l’activité humaine et, surtout, à cause des pesticides utilisés en agriculture. Les pertes économiques seraient énormes car la pollinisation, à laquelle elles participent activement (80 % de la pollinisation des plantes est réalisée par les animaux) baisserait.
Un coût gigantesque pour l’agriculture mondiale
Selon les chercheurs, la baisse du nombre d’abeilles pourrait présager leur disparition et le monde devrait alors faire sans l’un des animaux les plus pollinisateurs… sans compter que cette disparition aurait un impact sur l’écosystème et que d’autres espèces pollinisatrices sont également menacées. S’il ne serait pas question de fin du monde en cas de disparition des abeilles, comme le veut la phrase attribuée à Einstein qui ne donnait que peu de temps à vivre à l’homme après le décès de la dernière des abeilles, le coût de la disparition se chiffrerait à des dizaines de milliards d’euros.
150 milliards d’euros, très précisément : c’est le coût estimé de la fin des abeilles au niveau mondial … soit 10 % de la valeur marchande de la nourriture destinée à la consommation humaine. La production baisserait de 23,1 % pour les fruits et de 12,2 % (en valeur) pour les légumes… et même de 39 % pour café et cacao et 31 % pour les fruits à coque.
Le coût de la fin des abeilles en France ? 2,9 milliards d’euros
La France, grand pays agricole, n’est bien évidemment pas épargnée. Selon les données et les estimations de l’ONU de 2010, le pays perdrait 8,6 % de sa production agricole, en valeur marchande, en cas d’extinction des abeilles. Au total, selon le ministère de l’agriculture, la perte se chiffrerait à 2,9 milliards d’euros pour l’Hexagone.
Le sud de la France serait le plus touché : la pollinisation des abeilles y a une valeur dépassant les 20 % de la valeur totale de la production agricole dans près de 10 départements… avec un pic à 54,4 % dans les Hautes-Alpes.
C’est la culture des fruits qui est, sans surprise, la plus touchée : les abeilles et leur pollinisation rapportent 1,7 milliard d’euros ; pour les cultures d’oléagineux elle est estimée à 650 millions d’euros et pour les légumes à 486 millions au niveau national.