Amazon est en train d’enquêter après que la firme s’est fait signaler l’existence d’intermédiaires qui proposent aux marchands indépendants de faire enlever des avis négatifs et de réactiver des comptes bannis.
Amazon : faire réactiver un compte marchand banni peut coûter jusqu’à 2000 euros
Manifestement, pour bien vendre sur Amazon, certains commerçants ne se fixent aucune limite. Selon le Wall Street Journal, les commerçants chinois désireux d’obtenir des données sur les requêtes de recherche formulées par les utilisateurs, faire enlever des avis négatifs voire faire réactiver leurs comptes bannis pour violation des règles du site peuvent trouver satisfaction moyennant des pots-de-vin pouvant aller de 80 à 2000 euros. Mais les employés d’Amazon ne proposent pas ces services directement : pour les mettre en lien avec les marchands, il existe des intermédiaires, facilement trouvables via l’application de messagerie WeChat. C’est là aussi que s’effectue la transaction.
Les journalistes du Wall Street Journal se sont fait confirmer l’existence de la pratique auprès de marchands, d’intermédiaires et d’employés d’Amazon, dont tous restent bien entendu anonymes. Toujours selon le journal, la suppression d’un avis négatif coûterait 300 euros, avec un minimum de 5 avis supprimés par commande. Et pour satisfaire les marchands les plus zélés, les intermédiaires proposent même de leur communiquer les adresses mail des clients ayant laissé des avis négatifs.
Violation des règles Amazon rappelle avoir une tolérance zéro
Amazon a pour sa part confirmé l’existence d’une enquête visant cette pratique, une enquête que la firme a lancée en mai 2018 après avoir été alertée sur le phénomène. Dans un mail au Wall Street Journal, un porte-parole d’Amazon a par ailleurs précisé que la firme avait une politique de tolérance zéro lorsqu’il s’agit d’utilisation frauduleuse de ses systèmes. Lorsqu’un cas de mauvaise conduite est avéré, Amazon « agit sans attendre, notamment pour clôturer des comptes marchands, supprimer des avis, retenir les fonds encaissés par les marchands ou porter plainte ».
Depuis 2015, plus de 1 000 procès en justice ont opposé Amazon à des personnes et des sociétés qui publiaient de faux avis sur les fiches produits mises en ligne sur son site.