Gros plan sur le CICE dans les TPE !

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Par Yves Marmont Publié le 2 mars 2015 à 5h00
Cice Entreprises Credit Impots Tpe
@shutter - © Economie Matin
25 %Seulement un quart des dirigeants de TPE auraient bénéficié du CICE en 2014.

Alors que Bercy vient d’autoriser les entreprises à déduire du premier acompte de leur impôt sur les sociétés, au 15 mars 2015, le montant de leur crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) de l’année 2014, une étude de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) révèle la manière dont les TPE ont intégré le CICE dans leur gestion globale.

Première information : un quart seulement des dirigeants de TPE questionnés par la FCGA déclarent avoir bénéficié du CICE en 2014 (à noter : exercice décalé et entreprise sans salarié). Souvent oubliés dans les analyses institutionnelles, les artisans, commerçants et prestataires de services indépendants figurent donc bien, eux aussi, parmi les bénéficiaires du dispositif. Contrairement à une idée répandue, le CICE n’est pas réservé aux grandes structures. Il bénéficie à l’ensemble des entreprises employant des salariés, imposées à l'impôt sur les sociétés (IS) ou à l'impôt sur le revenu (IR) d'après leur bénéfice réel, quel que soit le mode d'exploitation (entreprise individuelle, société de personnes, société de capitaux…) et le secteur d’activité (agricole, artisanal, commercial, industriel, de services…).

Un montant inférieur à 1 000 euros dans un cas sur deux

Dans plus d’un cas sur deux, le montant du crédit d’impôt déclaré par les petites entreprises interrogées est inférieur à 1 000 euros. Il est compris entre 1 000 et 2 500 euros dans un peu moins de 20% des TPE et entre 2 500 et 5 000 euros dans une proportion comparable. Seulement 8,20% des entreprises déclarent un crédit d’impôt supérieur à 5 000 euros. Selon l’INSEE, le CICE représenterait en moyenne 877 euros par salarié dans l'industrie et 653 euros par salarié dans les services. Le rapport 2014 du Comité de suivi du crédit d’impôt pour la compétitivité souligne également que les montants moyens de la créance CICE diffèrent fortement d’un secteur à l’autre : de près de 5 000 euros dans les activités immobilières à plus de 200 000 euros dans la production et la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné. La créance totale de CICE au titre de 2013, calculée sur la base des déclarations sociales, est d’environ 12 milliards d’euros.

Un dispositif favorable au maintien de l'emploi

Dans les petites entreprises, le CICE est d’abord perçu comme un dispositif favorable au maintien de l’emploi. Pour plus de 28% des entrepreneurs interrogés, il contribue à la préservation de l’effectif. C’est une incitation à l’embauche pour un peu plus de 4% d’entre eux. Dans les TPE, cette perception semble plus relever de considérations psychologiques que d’un réel impact du CICE sur la masse salariale. Comme le rappelle le rapport 2014 du Comité de suivi du crédit d’impôt pour la compétitivité, le CICE est d’abord un outil de compétitivité avant d’être une politique de l’emploi. Il n’a donc pas forcément vocation à être utilisé directement pour recruter.

Les médias, premiers relais d'information

C’est principalement par le biais des médias (39,72%), puis par l’intermédiaire de leurs conseils (31,67%) que la plupart des dirigeants de TPE ont appris l’existence du CICE. Il faut signaler, à ce propos, le travail de pédagogie accompli par les organismes de gestion agréés pour mieux faire connaître le fonctionnement du dispositif et lutter contre les idées reçues. Pour autant, information ne signifie pas anticipation. Si le montant du CICE a pu être anticipé très tôt dans les grands groupes intégrés fiscalement, cela n’a pas été le cas dans les petites structures qui ont plutôt mesuré l’ampleur de l’avantage fiscal début 2014 (sauf pour celles ayant préfinancé leur créance).

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Yves Marmont est né le 18 novembre 1956 à Bourg en Bresse. Expert-comptable à Oyonnax dans l’Ain - Cabinet indépendant Past-Président et secrétaire adjoint du Centre de Gestion Agréé de Haute Savoie. Elu Président de la FCGA le 18 novembre 2014, il a succédé à Christiane Company, arrivée au terme de son second mandat. Jusqu’à présent vice-président de l’organisation fédérale et président de la commission des études économiques, Yves Marmont maîtrise parfaitement les problématiques économiques des petites entreprises. Sa longue expérience de terrain, conjuguée à une solide expertise des études de conjoncture, constitue un atout précieux pour la FCGA.

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