Vous vivez des allocations chômage ? Il va falloir se serrer (encore plus) la ceinture car la Cour des Comptes n'est pas très contente du montant qui est versé chaque mois à celles et ceux qui sont sans emploi (soit 3,574 millions de personnes pour la seule Catégorie A). Elle conseille, dans un rapport, de baisser les allocations. Et ce n'est pas la seule réforme qu'elle préconise pour faire faire des économies au régime.
Le régime des allocs est trop généreux
Le rapport de la Cour des Comptes pointe du doigt un problème majeur du régime des allocations chômage en France : il bénéficie à trop de monde, sur une trop longue durée... et il verse trop d'argent. Pas étonnant que le régime soit en pur déficit : la dette devrait atteindre 29,4 milliards d'euros cette année 2016 et, si la courbe du chômage ne s'inverse pas, 35 milliards d'euros fin 2018. Un coût énorme pour l'Etat et le contribuable pour lequel des économies sont facilement faisables.
Comment réduire le coût d'un régime qui "donne de l'argent" ? En réduisant l'argent qu'il donne, bien évidemment. C'est la piste principale étudiée par la Cour des Comptes dans son rapport qui sera présenté ce mardi 19 janvier 2016 à l'Unédic (gestionnaire du régime des allocations chômage).
Les pistes envisagées par la Cour des Comptes
Le rapport de la Cour des Comptes survient alors que se prépare la renégociation de la convention d'assurance chômage en France. Elle aura lieu entre l'Unédic et les partenaires sociaux et fixera la rémunération des chômeurs pour la période 2016 - 2018. C'est donc maintenant que tout se joue.
La Cour des Comptes veut donc que le gouvernement s'attaque à plusieurs points qui posent problème en commençant par "le nombre de chômeurs indemnisés". Il est le plus élevé de l'OCDE et les chômeurs peuvent toucher jusqu'à 6 200 euros par mois (indemnité maximum).
Parmi les options disponibles pour réduire le coût de l'assurance chômage, il y a donc la baisse de l'indemnité maximale. Mais il ya également la réduction du temps maximale d'indemnité chômage. Actuellement il est de 2 ans pour les moins de 50 ans, et de trois ans pour les plus de 50 ans. La Cour des Comptes préconise que la durée de trois ans soit réservée aux plus de 55 ans, ce qui ferait automatiquement une économie de 450 millions d'euros.
Mais réserver les trois ans d'indemnités aux plus de 55 ans uniquement ferait augmenter le montant des aides versées au titre du régime de solidarité (dans lequel basculeraient toute une série de chômeurs).
Un cercle vicieux, donc...