Mardi 17 janvier à 19 h la production d'électricité a atteint 91.123 MW. Elle a été assurée à 76 % par le nucléaire (55.144 MW) et l’hydraulique (14.069 MW)
A cet instant un vent fort (50 km/h balayait une grande partie du pays, ce qui a entraîné une production record de l’éolien (4.508 MW)
Elle correspond à un rendement global de 37 % la puissance installée étant de 12.065 MW selon FEE.
Pour assurer l’équilibre RTE a importé 3.099 MW en provenance principalement d’Espagne (éolien ?) et de Suisse ( Hydraulique).
Pour le mercredi 18 janvier 2017 à 19h les prévisions de consommation sont de 92.480 MW du fait d’une baisse de température de -0,4°C par rapport à hier (valeur moyenne calculée à partir de cartes de Météo France).
Un anticyclone commencera à s’installer sur notre pays et les vents vont faiblir
Cela entraînera une diminution de la production éolienne qui ne devrait pas dépasser 2.500 MW.
RTE a déclaré qu'il pouvait assurer l'équilibre du réseau.
Le soir du jeudi 19 janvier 2017 à 19h la consommation prévisionnelle d’après RTE atteindra 93.000 MW.
C'est la conséquence d’une nouvelle baisse prévisionnelle de la température moyenne estimée à -0,8°C par rapport à la veille.
L’anticyclone sera installé et les vents devraient être inférieurs à 15km/h sur toute la France, ce qui doit entraîner une production éolienne quasi nulle (1.000 MW soit 1 % du total)
A cet instant il faudra trouver 8.484 MW (*) supplémentaires par rapport à la situation de mardi soir pour assurer l’équilibre du réseau
3 scénarios sont possibles :
a) RTE peut importer 8.484 MW, ce qui suppose que ces MW soient disponibles et que le réseau peut l’absorber (mais à quel prix !)
b) Le nucléaire actuellement en cours redémarrage forcé peut faire face et il assurera sans problème l’équilibre.
c) Un déséquilibre électrique se produit et si des coupures des baisses de tension, ou des délestages forcés ne sont pas mis en place en urgence, ce sera la panne générale avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.
Pourtant la vague de froid actuelle, de quelques degrés au-dessous de zéro, n’est pas un phénomène exceptionnel par rapport aux hivers rigoureux que connaît périodiquement notre pays où le thermomètre peut descendre jusqu’à -30°C.
Cette situation de crise inimaginable il y a encore quelques mois montre à quel point la France est à la merci d’une catastrophe.
C’est la conséquence de l’incroyable absence de décisions des gouvernements depuis 2001 concernant la production de l’électricité de la France et qui ont permis la gabegie des programmes issus du Grenelle et de la Transition énergétique en privilégiant des intérêts privés au détriment de l’intérêt public
C’est une erreur stratégique majeure. Non seulement notre pays a perdu son indépendance énergétique mais maintenant il est à la merci d’un blackout qui peut mettre en danger la sécurité du territoire et celle des français
Triste réalité ….
Annexe (*)
8484 MW = importations officielles de mardi à 19h (3.099 MW) + diminution prévisionnelle éolien (4508-1000) + augmentation consommation (93 000 MW - 91.183 MW)