Après deux années record, malgré la pandémie de Covid-19 qui a causé quelques problèmes, le marché immobilier en France semble se tasser. Le nombre de ventes commencerait à baisser, selon les spécialistes du secteur, ce qui contraint les vendeurs à faire des concessions sur les prix. Les acheteurs, de leur côté, en profitent… mais ils doivent faire face à un autre problème, celui des taux en hausse.
Une baisse des ventes immobilières sur fond d’inquiétudes géopolitiques ?
Le réseau d’agences Orpi l’annonce : le nombre de ventes commence à freiner en France, comme le rapporte FranceTVInfo. Une baisse conséquente de 17% au premier trimestre 2022 par rapport à l’année précédente. Mais est-ce le début d’une tendance de fond sur le marché ?
Il faut dire qu’après une fin d’année 2021 marquée par l’inflation élevée, le premier trimestre 2022 n’a peut-être pas paru propice à des projets immobiliers. Les ménages ont vu la guerre en Ukraine exploser, tout comme les relations entre l’Occident et la Russie, tandis que les prix à la consommation ont flambé. L’Insee a annoncé une inflation à 4,5% sur un an en mars 2022, du jamais vu depuis plus de 30 ans en France.
Prix élevés, hausse des crédits, baisse du taux d’usure
La raison du ralentissement du marché immobilier peut également se trouver dans les taux d’intérêts des crédits : ils ont fortement augmenté, environ 0,30% depuis début janvier 2022. Problème : les prix des biens sont au plus haut, après plusieurs années de hausses consécutives quasiment partout en France. Certains acheteurs, notamment ceux avec les moins bons dossiers ou encore les primo-accédants, n’ont d’autre choix que revoir leurs prétentions à la baisse ou renoncer au projet d’achat.
D’autant plus que la réglementation ne les aide pas : les taux d’usure sont en baisse également en France, et cela interdit purement et simplement aux banques de prêter de l’argent à certains ménages. Tous frais compris (intérêts, frais de dossier, assurance,…), les taux des prêts ne peuvent dépasser le taux d’usure. Or, lorsque les taux des crédits augmentent et que les taux d’usure baissent, le nombre de dossiers éligibles au prêt diminue.
Les vendeurs immobiliers : les grands perdants ?
Face à cette situation qui semble totalement l’opposée de celle connue par le marché depuis plusieurs années, les vendeurs se retrouvent être les grands perdants. Les offres reçues sont moins nombreuses et ne sont plus au prix demandé.
Les données du réseau Orpi, dévoilées par BFM Business le 6 avril 2022, montrent le grand retour des négociations immobilières : les acheteurs se faisant rares, ils ont le pouvoir de réduire le prix d’achat. Selon Orpi, en moyenne au premier trimestre 2022, les prix effectivement signés étaient en moyenne 2,5% inférieurs aux prix demandés. Dans certaines villes, c’est plus de 4% qui est enregistré.