La crise économique qui frappe le monde entier, et qui est liée à la crise sanitaire de la Covid-19, va augmenter la pauvreté. C’est la crainte de nombreuses associations, ONG et gouvernements. En France, c’est le nombre d’allocataires du RSA qui est attendu en hausse en 2021, selon Olivier Dussopt, ministre des Comptes Publics.
Quasiment 9% de bénéficiaires du RSA en plus en 2020
Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale lundi 19 octobre 2020 dans le cadre des premières discussions sur le Budget 2021, le ministre des Comptes publics a annoncé qu’une hausse du nombre de bénéficiaires du RSA était attendue en France en 2020. Une hausse proche de 9%, 8,7% très précisément, et qui pourrait bien faire franchir un seuil historique à cette aide sociale.
En effet, en mars 2020, soit avant le confinement et au tout début de la crise sanitaire, 1,9 million de personnes en France touchaient le Revenu de solidarité active. En partant de ces données et en calculant la hausse estimée par le gouvernement, on peut avancer que le nombre de bénéficiaires devrait croître, fin 2020, de 100.000 à 200.000 individus. Ajoutés aux 1,9 million de bénéficiaires, voilà que le nombre de personnes touchant le RSA franchira le seuil de 2 millions.
Une dépense de plus de 11 milliards d’euros par an
Cette augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA est également historique : en comparaison, entre 2017 et 2018 le nombre de bénéficiaires n’avait augmenté que de 1%, soit près de 9 fois mois. Or, fin 2018, le RSA coûtait 10,96 milliards d’euros par an à l’État, avec « seulement » 1,88 million de foyers qui le touchaient.
Si les estimations d’Olivier Dussopt se confirment, l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA devrait faire grimper cette dépense à plus de 11 milliards d’euros par an, sans compter la revalorisation annuelle ou encore la prime de 150 euros (+ 100 euros par enfant à charge) annoncée par Emmanuel Macron mercredi 14 octobre 2020.