La situation économique de l’énergéticien français EDF est inquiétante :
- une action en forte baisse (– 44% en 1an et – 58% sur 5 ans),
- un endettement qui s'envole (40 milliards, soit plus de la moitié de son chiffre d’affaire),
- une fusion programmée difficile avec AREVA qui totalise de son côté 4,8 milliards de pertes,
- les promesses du soutien financier de l’État qui n'a plus d'argent.
La sanction récente d'exclure EDF du CAC 40 pose la question de la part de responsabilité des Energies Renouvelables. EDF a misé son avenir sur cette filière pour verdir son image au détriment de ses autres activités. N'a-t-elle pas commis une erreur stratégique majeure ?
En analysant les faits de ces 8 dernières années, il est frappant de constater que la filiale d’EDF qui développe les énergies renouvelables (EDF EnR) a été rachetée à prix d’or, mais ne représente aujourd'hui que 2% du chiffre d’affaire d’EDF et emploie moins de 1500 salariés, soit 2% de l’effectif total du groupe EDF SA.
En revanche, la stratégie agressive de communication de cette filiale, appuyée par l'ADEME et le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a conduit à faire croire aux décideurs et aux citoyens que l’avenir d'EDF est fondamentalement basé sur les énergies renouvelables, comme le solaire, et surtout l’éolien qui paré de toutes les vertus a pratiquement quasiment occulté le reste des autres activités d’EDF, désormais perçues passéistes, polluantes, dangereuses. (*)
Certaines EnR présentent à terme un intérêt, mais peu productives, intermittentes et non rentables, elles comportent aujourd’hui des faiblesses fondamentales.
L’éolien érigé en symbole de l’avenir énergétique a répandu une image faussée de l’ensemble du groupe EDF mettant en péril le développement de ses autres activités majeures.
Ce n’est pas le rachat d’une partie d’AREVA en grande difficulté, qui va simplifier le problème économique de ce géant de l'énergie. Les effectifs d'AREVA ont fondu de 75.000 salariés à une prévision de 35.000 à l’horizon 2017. (*)
Il ne faudrait pas que les salariés du groupe EDF payent eux aussi par des licenciements massifs cette erreur stratégique des EnR.
L’industrie énergétique de la France se porte mal, il est urgent que les vrais problèmes ne soient plus occultés, qu’une vision stratégique conforme à l’intérêt général soit adoptée.
* Depuis la vente d’une partie de ses activités à Alstom et Schneider Electric
* Cour des comptes : Rapport public annuel 2013
- EDF SA CA : 41 950 M€ Effectifs 65 931
- RTE SA (Filiale à 100 % d’EDF SA) Réseau de transport d’électricité CA : 4 229 M€ Effectifs 8 769
- ERDF SA (Filiale à 100 % d’EDF SA) Electricité réseau distribution France CA : 12 256 M€ Effectifs 36 207