Nucléaire : un rapport de Greenpeace dénonce le recours aux aides publiques

L’énergie nucléaire, longtemps perçue comme une solution prometteuse aux défis énergétiques mondiaux, se révèle aujourd’hui être un pari financier risqué. C’est ce que tente de démontrer un récent rapport commandé par Greenpeace Allemagne et réalisé par Jens Weibezahn de la Copenhagen School of Energy Infrastructure ainsi que Björn Steigerwald de l’Université technique de Berlin. Ce rapport met en lumière les problématiques financières qui pèsent sur le secteur nucléaire.

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Par Nicolas Egon Modifié le 20 juin 2024 à 15h07
Nucléaire : un rapport de Greenpeace dénonce le recours aux aides publiques
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La dépendance aux subventions publiques de l'énergie nucléaire

Le rapport intitulé « Fission for Funds – The Financing of Nuclear Power Plants » révèle que la rentabilité des centrales nucléaires est étroitement liée à l'implication des pouvoirs publics dans la réduction des risques financiers. Selon Jens Weibezahn, presque tous les modèles de financement des centrales nucléaires actuelles reposent, directement ou indirectement, sur le soutien des gouvernements. Cette situation impose une charge financière disproportionnée sur les contribuables et les consommateurs, qui se retrouvent à supporter les risques économiques associés.

Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace Luxembourg, souligne que « l’énergie nucléaire est un véritable trou noir pour les contribuables. Les coûts initiaux, les délais ainsi que les plans de sauvetage économiques font du nucléaire un véritable fardeau qui pèse sur les dépenses publiques et menace une action climatique concrète. » En effet, les coûts exorbitants de construction et de maintenance, combinés aux fréquents dépassements de budgets et aux retards de construction, rendent les nouveaux projets nucléaires peu attractifs pour les investisseurs privés.

Un rapport dénonçant les nouveaux projets de centrales

Le rapport met en évidence les nombreuses difficultés rencontrées par les nouveaux projets nucléaires, notamment en Europe. Alors que la plupart des économies mondiales misent sur les énergies renouvelables pour atteindre les objectifs de zéro émissions nettes, plusieurs pays européens comme la France, les Pays-Bas, la Pologne, la Suède, la Slovaquie, la Slovénie et la République Tchèque continuent de parier sur le nucléaire, malgré les problématiques majeures de financement et d’entretien.

Au cours des deux dernières décennies, la Banque Européenne d'Investissement (BEI) a investi 845 millions d'euros dans des activités liées à l'énergie nucléaire. Cependant, les incertitudes concernant la viabilité économique des nouveaux petits réacteurs modulaires (PRM) persistent, sans parler des risques en matière de sécurité et de gestion des déchets radioactifs. Greenpeace appelle ainsi les ministres des finances de l'UE à s'opposer à tout financement supplémentaire de l'énergie nucléaire, y compris pour les PRM.

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