Dette : 6 Français sur 10 pensent que Michel Barnier échouera

Le sondage Odoxa pour Le Figaro et Backbone Consulting publié le 19 septembre 2024 dévoile les perceptions des Français concernant une éventuelle hausse des impôts, une question toujours brûlante dans le débat public. Ce sondage révèle une tendance majeure : un fort sentiment de ras-le-bol fiscal persiste, malgré une légère diminution de l’exaspération. L’approche fiscale du Premier ministre Michel Barnier est au cœur des préoccupations, avec une majorité de Français exprimant leur crainte quant à une augmentation de la pression fiscale.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 20 septembre 2024 à 7h30
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michel-barnier-premier-ministre programme-sannat - © Economie Matin
91%91% des Français veulent une réduction du train de vie de l'Etat.

Impôts : le ras-le-bol fiscal est toujours présent chez les Français

D'après les résultats, 55% des Français estiment que les impôts qu'ils paient sont « excessifs ». Bien que ce sentiment ait reculé de 16 points par rapport à il y a neuf ans, souligne le sondage, il reste majoritaire, en particulier parmi certaines catégories socio-professionnelles. Par exemple, 62% des employés et ouvriers jugent leurs impôts trop élevés, tout comme 60% des professions intermédiaires. Le mécontentement fiscal est également marqué parmi les ménages dont les revenus mensuels sont compris entre 1 500 et 2 500 euros, une tranche où 60% partagent cette opinion.

Les disparités sont visibles en fonction de la classe sociale : seulement 47% des retraités et 50% des cadres trouvent leurs impôts excessifs. Cette nuance montre que l'exonération d'impôts ou les baisses ciblées depuis 2017 ont eu un effet apaisant dans certains segments de la population. Toutefois, pour la majorité, la baisse des impôts reste insuffisante pour compenser un sentiment de saturation fiscale.

Michel Barnier ne réussira pas à régler le problème de la dette

Le sondage illustre également une opposition massive à toute idée d'augmentation des impôts par Michel Barnier. En effet, 71% des sondés pensent qu'une telle décision serait mauvaise. Ce rejet est largement partagé, aussi bien à gauche qu'à droite de l'échiquier politique. Il est particulièrement fort chez les sympathisants du Rassemblement National (80%) et de La France Insoumise (78%). Seuls les sympathisants de la majorité présidentielle (51%) sont plus divisés, bien que toujours majoritairement opposés à cette perspective.

Le manque de confiance envers Michel Barnier est criant. Environ 64% des Français n'ont pas confiance en lui pour réduire la dette et le déficit public, un chiffre qui s'aligne sur la défiance exprimée envers son prédécesseur Gabriel Attal (63%). Cette méfiance est exacerbée par l'idée que Michel Barnier prendrait des décisions à contre-courant des attentes des Français : 60% pensent qu'il augmentera les impôts pour tous les Français, alors qu'ils espèrent une réduction des dépenses publiques et des efforts ciblés sur les plus riches.

Les Français veulent une augmentation des impôts des riches

La quasi-totalité des Français rejettent la solution d'une hausse généralisée des impôts pour résoudre le déficit public. Seuls 26% estiment qu'une augmentation est nécessaire à cause de la situation de la dette et des déficits. Au contraire, 84% sont farouchement opposés à une hausse des impôts pour l'ensemble des citoyens, préférant des solutions alternatives.

Les Français soutiennent massivement (91%) une réduction du train de vie de l'État, perçue comme une mesure plus juste et plus efficace. De même, 78% se déclarent favorables à une augmentation des impôts pour les plus riches, indépendamment de leur affiliation politique. En revanche, d'autres mesures sont plus clivantes : 54% approuvent une réduction des aides sociales et 50% une baisse du nombre de fonctionnaires, mais ces propositions divisent l'opinion.

Mesures fiscales proposées Soutien des Français
Réduction du train de vie de l'État 91%
Augmentation des impôts pour les plus riches 78%
Réduction des aides sociales 54%
Réduction du nombre de fonctionnaires 50%
Augmentation des impôts pour les entreprises 47%
Augmentation des impôts pour tous les Français 15%

Le RN est le parti qui déteste le plus les impôts

L'analyse par affinité politique révèle des tendances intéressantes. Les sympathisants du Rassemblement National (RN) sont les plus critiques vis-à-vis de la fiscalité actuelle, avec 73% d'entre eux considérant que les impôts sont excessifs. En revanche, les soutiens de La République en Marche (Renaissance) et du Parti Socialiste (PS) sont plus modérés dans leur évaluation, bien que 50% et 52% respectivement jugent les impôts excessifs. Cette division reflète la polarisation des opinions fiscales en fonction des familles politiques.

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Opinion sur les impôts selon la proximité partisane Excessif Élevé mais supportable Peu élevé
Ensemble des Français 55% 37% 8%
Sympathisants RN 73% 20% 7%
Sympathisants LR 50% 45% 5%
Sympathisants Renaissance 34% 58% 8%
Sympathisants PS 52% 36% 12%
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

2 commentaires on «Dette : 6 Français sur 10 pensent que Michel Barnier échouera»

  • L’attitude des français est paradoxale : on ne veut plus de MACRON mais on ne confirme pas le vote des européennes et législatives !
    Gouvernement ingouvernable veut dire mainmise de Bruxelles sur notre pays.

    Le deuxième point est l’augmentation du poids de l’État et des collectivités. Au profit exclusif de qui ?

    BARNIER (comme ses prédécesseurs) n’a jamais dirigé un pays voire même une entreprise). Et je vous saurais gré de faire un récapitulatif de tous les énarques qui ont « tués » la France. Prenez un vieil exemple qui ne devrait pas exciter les passion : le CREDIT LYONNAIS. La liste est longue : comment des hommes, si brillants, n’arrivent-ils pas à équilibrer les comptes de l’ex ENA ?

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  • Tout à fait d’accord avec le tableau avec une nuance est que la réduction du nombres des fonctionnaires est intrinsèquement liée à la réduction du train de vie de l’Etat… car le personnel doit être réduit dans tous les ministères, à Bercy, à l’Elysée, à Matignon, les Institutions, les corps constitués et dans tous les organismes et organisations de l’Etat. En outre, les CESE, le CICE, l’AME doivent être supprimés au plus tôt. Mais aussi, faire en sorte que toutes les écoles soient « sous contrat » pour en assurer une meilleure gestion et l’Etat paierait la scolarité des plus démunie. Aussi, la Police en tant que corps soit supprimée en transférant les policiers dans la gendarmerie. En somme, toutes ces transformations et changements avec le non-remplacement des départs à la retraite dans la fonction administrative centrale d’Etat à Paris devraient amener l’Etat à réduire drastiquement ses dépenses toujours trop folles…

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