La hausse des prix des produits alimentaires est telle que les Français sont contraints… de voler. La tendance, commencée en 2022, devrait s’accentuer en 2023. Et les supermarchés, forcément, prennent des mesures : les antivols se multiplient. Afin de bloquer celles et ceux qui ne peuvent faire autrement…
Les Français contraints de voler pour manger, les antivols se multiplient
Les Français contraints de voler de la nourriture…
La tendance avait déjà été observée. Elle a été confirmée par Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires. Jeudi 9 mars 2023, au micro de RMC et BFMTV, il confirme que « les vols sont une réalité ». Et même que « les vols s’accélèrent aujourd’hui. Il devait y en avoir avant, mais pas dans cette proportion ».
🎙 "On antivole la viande et certains poissons, c'est nouveau."
Thierry Cotillard, président du groupement "Les Mousquetaires", dans le #FaceAFace pic.twitter.com/TxECqa5MWk
— RMC (@RMCInfo) March 9, 2023
Pour le dirigeant, la question est désormais de « pouvoir manger » pour les personnes qui pratiquent le vol à l’étalage. Car la hausse des prix de l’alimentation pèse sur les budgets, et plus particulièrement sur ceux des ménages les plus fragiles. « C’est une situation qui nous préoccupe », confie-t-il.
S’il est inquiet, c’est pour deux raisons. D’un côté, les difficultés que connaissent les Français, alors que le gouvernement a abandonné le panier anti-inflation. De l’autre, pour les résultats de son groupe. Et il a donc décidé de lutter contre le vol à l’étalage.
Des investissements pour bloquer les vols
« On antivole la viande, on antivole le poisson frais emballé. C’est nouveau. On ne le faisait pas il y a deux ou trois ans », confie Thierry Cotillard. Des investissements, donc, et des frais en plus pour les supermarchés du groupe. Et s’ajoute aussi une meilleure présence des vigiles.
Mais ça risque de ne pas suffire. Selon l’Insee, en 2022, le nombre de plaintes pour vol de la part de personnes morales a grimpé de 17%. Et l’inflation, elle, était encore relativement basse, sous la barre des 10% au niveau de l’alimentation.
En février 2023, elle a dépassé les 14% sur l’alimentation, et la Banque de France prévoit que le pic inflationniste doit encore avoir lieu. Il est attendu dans le courant du premier semestre 2023, avant une forte baisse. Quant au retour à une inflation plus « normale », il devrait avoir lieu entre 2024 et 2025.