Voitures électriques : la prime à l’achat fortement réduite en 2025

La réforme des subventions pour l’achat de voitures électriques est sur le point de changer la donne pour les consommateurs français. Avec des ajustements drastiques annoncés, le gouvernement vise à adapter le système d’incitation en fonction des contraintes budgétaires actuelles.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 26 novembre 2024 à 18h30
Prime à l'achat des voitures électriques en baisse en 2025
Les acheteurs de véhicules particuliers continueront à bénéficier d'un bonus à l'achat en 2025 mais bien moindre qu'auparavant. - © Economie Matin
4000€L'aide gouvernementale à l'achat de véhicules électriques pour les ménages les moins fortunés sera réduite à 4 000 euros, contre 7 000 euros auparavant.

Un nouveau décret, qui devrait être publié cette semaine par le gouvernement, révise à la baisse les aides disponibles pour l'achat de voitures électriques, en réponse aux contraintes budgétaires extrêmes. Bien que les acheteurs de véhicules particuliers continueront de recevoir des subventions, celles-ci seront considérablement réduites et ajustées selon les revenus. D'autre part, les véhicules utilitaires seront exclus de ces aides, une décision qui pourrait entraver le passage à des options plus vertes pour les flottes professionnelles.

Voitures électrique : un bonus à l’achat en baisse

Le bonus à l'achat d'un véhicule électrique est en passe de connaître une révision majeure. Jusqu'à maintenant, les acheteurs de voitures électriques pouvaient obtenir une subvention initiale de 4 000 euros, montant qui augmentait jusqu'à 7 000 euros pour les ménages faisant partie des 50 % les plus modestes, avec un revenu fiscal ne dépassant pas 15 400 euros par part. Cependant, selon des informations Des Echos, cette aide sera dorénavant limitée à 4 000 euros pour ces ménages. Pour ceux situés entre le sixième et le huitième décile de revenus, l'aide financière sera abaissée à 3 000 euros et descendra à 2 000 euros pour les deux déciles de revenus les plus élevés.

Historiquement, la diminution anticipée des subventions génère une augmentation des ventes en fin d'année, les consommateurs cherchant à profiter des dernières conditions favorables. Cette année, cependant, le nouveau barème s'appliquera immédiatement après la publication du décret, éliminant ainsi la ruée habituelle vers les concessions. Cette décision, prise pour des raisons budgétaires, pourrait ralentir le marché des véhicules neufs en cette fin d'année.

Exclusion des véhicules utilitaires

Les véhicules utilitaires, essentiels au verdissement des flottes professionnelles, seront exclus du système de bonus lors de l'achat de voitures électriques. Cela pose un risque majeur pour l'accélération de la transition écologique dans le secteur professionnel, notamment pour les grandes marques françaises telles que Renault et Stellantis. Ces dernières, qui dominent le marché des véhicules utilitaires en France, verront probablement une baisse de la demande pour leurs modèles, majoritairement produits localement.

En réponse à la suppression des aides directes pour les véhicules utilitaires, le gouvernement envisage d'autres mécanismes de soutien, tels que les certificats d'économies d'énergie. Ce dispositif, financé par les acteurs énergétiques, pourrait offrir une nouvelle forme de soutien à l'acquisition de véhicules moins polluants, bien que son impact reste à définir.

Des critères plus stricts pour obtenir les aides lors de l'achat de voitures électriques

Les ajustements apportés au système de bonus à l'achat de voitures électriques reflètent une adaptation aux réalités budgétaires pressantes du gouvernement. En resserrant les critères d'éligibilité, notamment en plafonnant les aides disponibles en fonction des revenus, l'exécutif espère mieux distribuer les ressources là où elles sont le plus nécessaires. Cette stratégie pourrait toutefois limiter l'accès aux véhicules électriques pour une partie de la population, potentiellement ralentissant l'adoption globale de véhicules moins polluants.

L'industrie automobile, déjà sous pression à cause des fluctuations du marché et de la compétition internationale, notamment des importations chinoises, voit d'un mauvais œil la réduction des incitations financières lors de l'achat de voitures électriques. Les constructeurs, qui avaient bénéficié de ces primes pour stimuler les ventes et favoriser le renouvellement du parc automobile en faveur de modèles plus écologiques, pourraient connaître des ventes ralenties et une compétitivité diminuée.

La prime à la conversion bientôt supprimée

La prime à la conversion, qui bénéficiait jusqu'alors aux propriétaires de véhicules anciens et polluants en complément du bonus écologique, est sur le point d'être éliminée comme l'indique France Bleu ce mardi 26 novembre. Cette suppression, qui s'inscrit dans un contexte de restriction budgétaire, signifie que les incitations pour remplacer les voitures les moins écologiques par des modèles électriques plus propres seront nettement moins attractives. Ce changement pourrait ralentir le renouvellement du parc automobile français vers des options plus vertes.

Quant au dispositif de leasing social, qui permettait jusqu'à présent la location de véhicules électriques avec option d'achat à des tarifs subventionnés par l'État, il ne sera reconduit qu'à partir de l'été prochain. Désormais, ce programme sera financé par les certificats d'économies d'énergie, impliquant une prise en charge par les énergéticiens plutôt que par des fonds publics. Cette modification pourrait affecter la disponibilité et les conditions du leasing social, potentiellement limitant l'accès à des véhicules électriques pour les ménages à revenus modestes.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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