L’idylle promise par par les voitures électriques semble quelque peu tourner au cauchemar pour l’industrie automobile européenne. Après que plusieurs pays tels que l’Allemagne ont supprimé les aides publiques à l’achat pour tout véhicule électrique neuf, la demande en VE ne cesse de dégringoler. Audi, filiale du groupe Volkswagen qui détient plus d’une dizaine de marques dont Porsche, Seat ou encore Skoda, vient d’annoncer qu’elle envisageait de fermer l’une de ses usines historiques. Plusieurs milliers d’emplois sont sur la sellette.
Voiture électrique : dans le rouge, Audi va licencier des milliers de personnes
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Publié le 11 juillet 2024 à 13h00
20%Le groupe Volkswagen, qui détient Audi, a perdu 20 % de ses bénéfices au cours du premier trimestre de 2024.
Audi pourrait fermer son usine historique de Forest à Bruxelles
L'usine historique de Forest d'Audi, située à Bruxelles (Belgique), est en danger. Cette dernière est devenue l'un des principaux sites de production des modèles électriques de la filiale du groupe automobile Volkswagen, en particulier de son SUV Q8 e-tron. « Audi Brussels, (...) n’est plus viable dans le contexte actuel », a ainsi déclaré mardi 9 juillet 2024 Volker Germann, PDG d'Audi Brussels.
Rita Beck, porte-parole du comité Audi, ajoute : « Sans une demande suffisante, il devient difficile de justifier le maintien de la production ». La chute de la demande en véhicules électriques est un phénomène européen et qui touche presque l'ensemble des constructeurs automobiles. Malgré les ambitions de l'Union européenne, cette situation critique découle entre autres de la fin des subventions publiques dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne, mais aussi des défis techniques intrinsèques aux véhicules électriques : prix, autonomie, réseau de bornes de recharge pour les consommateurs, et des investissements et réaménagements colossaux pour les constructeurs automobiles. Comme l'a affirmé la direction d'Audi, les « défis structurels » auxquels fait face le constructeur automobile sont de « longue date ».
3 000 emplois sur la sellette
Si la filiale du groupe ne trouve pas d'alternative, ce sont pas moins de 3 000 personnes qui risquent de perdre leur emploi, 1 400 dès cette année 2024.« L'annonce de l'intention ne signifie pas qu'une décision a été prise. (...) Nous étudions toutes les options pour éviter une fermeture », a tenu à rassurer Volker Germann. Les salariés doivent néanmoins se préparer au pire. Volkswagen a vu ses bénéfices chuter de 20 % au premier trimestre de 2024 suite à la baisse de la demande sur le segment électrique, et en particulier sur ses modèles les plus coûteux. La fermeture de l'usine de Forest et la recherche d'une solution alternative pourraient s'élever à un coût de 2,6 milliards d'euros selon les estimations du groupe Volkswagen.
Quel avenir pour le 100 % électrique ? Pour le moment, l'Union européenne maintient l'interdiction de vente de véhicules thermiques neufs d'ici à 2035. Toutefois, au vu du manque d'engouement des populations du Vieux Continent pour les voitures électriques, la Commission envisagerait d'assouplir cette directive, notamment envers les véhicules à e-fuels. Faire marche arrière sur l'électrique, investir dans les véhicules à carburants alternatifs... ? L'usine de Bruxelles d'Audi illustre la situation dans laquelle se trouvent des constructeurs automobiles : ceux-ci attendent désespérément que l'exécutif européen prenne enfin une position claire et définitive sur le sujet.