Voiture électrique : Northvolt en faillite, des milliers d’emplois menacés

Un projet industriel ambitieux, des milliards d’euros investis, et pourtant, rien ne s’est passé comme prévu. Northvolt, autrefois présenté comme le fleuron européen de la batterie pour véhicules électriques, est en chute libre.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 17 mars 2025 à 9h03
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Voiture électrique : Northvolt en faillite, des milliers d’emplois menacés - © Economie Matin
8 MILLIARDS D'EUROSNorthvolt affiche une dette cumulée de 8 milliards d'euros.

Encore une mauvaise nouvelle pour l'industrie automobile, et plus particulièrement le segment des voitures électriques. Le géant suédois Northvolt a annoncé, mercredi 12 mars 2025, être en faillite. Plusieurs milliers d'emplois sont menacés. Mauvaise nouvelle pour l'industrie : en mars 2025, une annonce est venue secouer le secteur industriel européen.

Une dette de 8 milliards d'euros pour Northvolt

Northvolt n’était pas une entreprise ordinaire. Fondée en 2016, ce fleuron suédois incarnait l’ambition européenne de rattraper son retard en matière de batteries pour véhicules électriques face aux mastodontes asiatiques tels que CATL, BYD ou LG. Son ambition et ses promesses étaient grandes, très grandes. En quelques années, la société avait levé plus de 10 milliards de dollars, séduisant des acteurs majeurs comme Volkswagen et Goldman Sachs. Ces investissements devaient permettre à Northvolt de devenir un pilier du marché européen des batteries pour véhicules électriques, et même au-delà des frontières du Vieux Continent.

Pourtant, derrière cette image de réussite en devenir, les difficultés se sont rapidement accumulées. Northvolt n’est jamais parvenu à atteindre une production industrielle suffisante pour réduire ses coûts et dégager des bénéfices durables. Le coup de grâce est venu de BMW, qui a annulé son contrat de 2 milliards de dollars avec l'entreprise suédoise. Déjà fortement fragilisée, Northvolt s'est retrouvée avec une dette colossale de 8 milliards d’euros pour seulement 30 millions de dollars de liquidités disponibles. En novembre 2024, Northvolt avait pourtant tenté une ultime manœuvre : se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, dans l'espoir de rééchelonner sa dette et d'obtenir un sursis. Mais en vain, les investisseurs ont fini par se détourner de l'entreprise suédoise, jugeant son modèle économique trop fragile.

5 000 emplois menacés

La faillite de Northvolt laisse derrière elle un champ de ruines sociales et industrielles. Pas moins de 5 000 salariés, principalement basés à Skellefteå, dans le nord de la Suède, risquent de perdre leur emploi. Pour certains d’entre eux, les difficultés avaient déjà commencé bien avant l'annonce de l'entreprise. En septembre 2024 en effet, Northvolt avait amorcé une vaste restructuration qui l'avait amené à supprimer près d’un quart de ses effectifs (1.600 emplois). 

Les répercussions dépassent largement les seules pertes d’emplois. La faillite de Northvolt frappe de plein fouet les ambitions industrielles européennes. L’entreprise se voit contrainte d’abandonner ses projets d'usines prévus au Canada, en Allemagne et à Göteborg (en partenariat avec Volvo), réduisant à néant les espoirs de voir l’Europe rivaliser avec la Chine et la Corée du Sud dans le secteur des batteries. L’objectif de l’Union européenne qui est de produire 25 % des batteries mondiales d’ici 2030 semble désormais hors de portée.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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