Vendredi : journée de détente au travail ou procrastination déguisée ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 17 septembre 2024 à 12h01
Vendredi : Journee De Detente Au Travail Ou Procrastination Deguisee ?
Vendredi : journée de détente au travail ou procrastination déguisée ? - © Economie Matin

À l’heure où le monde du travail évolue avec l’apparition des RTT, du télétravail et des débats autour de la semaine de quatre jours, la question se pose : comment les salariés français perçoivent-ils leur vendredi ? Un récent sondage mené par l’organisme FLASHS pour Hostinger.fr révèle des tendances intéressantes sur les comportements et les perceptions des employés à l’approche du week-end. L'étude, qui a interrogé 1 000 salariés du secteur tertiaire, met en lumière des habitudes qui oscillent entre détente et procrastination.

Une présence au bureau en fin de semaine

Il est à noter que malgré une certaine légèreté associée au vendredi, plus de la moitié des salariés (51%) affirment se rendre systématiquement au bureau ce jour-là. En comparaison, seulement 42% des dirigeants estiment faire de même. Ce chiffre souligne un écart significatif entre les différents niveaux hiérarchiques, les dirigeants étant généralement plus présents au travail que leurs employés. Cela peut s’expliquer par le besoin des dirigeants de superviser la fin de semaine et d’administrer les dernières tâches avant le week-end.

Quand on zoom sur les tranches d'âge, les résultats sont tout aussi révélateurs. 61% des jeunes âgés de 25 à 34 ans considèrent le vendredi comme une journée plus détendue, tandis que ce sentiment ne touche que 43% des salariés de plus de 50 ans. La dynamique générationnelle ici, témoigne d’une vision du travail qui évolue, avec les plus jeunes probablement plus enclins à apprécier une ambiance de fin de semaine.

Les tâches reportées au lundi : une habitude courante

Un autre axe intéressant de cette étude concerne le report des tâches. En effet, 67% des salariés admettent qu'ils ont l'habitude de transférer certaines obligations au début de la semaine suivante. Ce phénomène de report est une source potentielle de stress, mais il semble devenir une norme au sein des entreprises. Peu de salariés avancent que ce comportement est problématique, bien qu’un quart d’entre eux reconnaissent le faire même régulièrement.

Chez les dirigeants d'entreprises, cette tendance est accentuée, avec 81% qui ont tendance à retarder des tâches au lundi. Ce glissement peut être perçu comme une gestion délibérée du temps, mais il soulève la question de l'efficacité et du respect des délais de travail. Le cumul des tâches en début de semaine pourrait également avoir des conséquences sur la productivité générale.

Des satisfactions contrastées sur l'organisation du vendredi

Pour 69% des salariés, les attentes vis-à-vis de l’organisation du travail du vendredi sont prises en compte, cependant seulement 49% estiment que celles-ci le sont de manière significative. Ce constat bidimensionnel montre que des avancées sont réalisées, mais que des lacunes persistent, notamment chez les femmes, qui se sentent souvent moins entendues. En effet, 35% des femmes jugent ces attentes prises en compte, contre seulement 27% des hommes.

La possibilité de partir plus tôt le vendredi est une des suggestions les plus plébiscitées pour améliorer la qualité de cette journée, avec 37% des salariés en faveur de cette initiative. Les résultats montrent que si les salariés sont en quête d'une réalité plus flexible, il reste encore un chemin à parcourir afin de les aligner avec les décisions des dirigeants.

Conclusion :

Le vendredi se présente donc comme un jour charnière dans la semaine de travail, à la fois perçu comme une occasion de détente et un moment de procrastination. Les résultats de cette étude menée par FLASHS pour Hostinger.fr mettent en exergue une réalité symbolique de l'évolution des rapports au travail, où le besoin de flexibilité est clairement exprimé. Alors que le débat sur la semaine de quatre jours continue d’animer les discussions, ce vendredi semble être un jour parfait pour envisager des ajustements bénéfiques tant pour les salariés que pour les employeurs.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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