Le Danemark frappe fort pour la planète ! Dès 2030, une taxe inédite sur les pets de vaches vise à réduire les émissions de méthane.
Insolite : sauvez la planète, taxez les pets de vaches
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Modifié le 27 juin 2024 à 15h36
Taxer les pets de vaches : une mesure inédite dans le monde
Le Danemark innove avec une décision pour le moins surprenante : une taxe sur les flatulences des vaches. À partir de 2030, chaque éleveur devra s'acquitter de 16 euros par tonne de CO2 émise par ses bovins. D'après les experts, une vache produit en moyenne six tonnes de CO2 par an, ce qui représente une somme annuelle de 100 euros par animal. Cette taxe grimpera à 40 euros par tonne de CO2 en 2035, atteignant ainsi 240 euros par vache. Le gouvernement espère ainsi réduire de 70 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Mais pourquoi cette taxe ? Le méthane, principalement issu des rots et des pets des bêtes, est un gaz à effet de serre extrêmement puissant, 80 fois plus nocif que le CO2 sur une période de 20 ans. Le Danemark, avec son secteur agricole fortement émetteur, a décidé d'agir radicalement pour préserver notre planète.
Ce projet de taxe n'a pas été instauré du jour au lendemain. Après cinq mois de négociations intenses avec les organisations agricoles et de conservation de la nature, le gouvernement danois a enfin trouvé un terrain d'entente le 24 juin 2024. Lars Løkke Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, se félicite : « Nous serons le premier pays au monde à appliquer une taxe sur le carbone à l’agriculture. » Cet accord, qualifié d'historique, vise à encourager une transition écologique rapide et efficace. À l'instar de la Nouvelle-Zélande, qui avait envisagé une mesure similaire avant de l'abandonner face à la pression des agriculteurs, le Danemark persiste et signe. La Société danoise pour la conservation de la nature a salué cet « accord historique » comme une avancée majeure pour l'environnement.
L'élevage est le secteur le plus émetteur du Danemark
Le produit de cette taxe ne sera pas simplement collecté sans retour. Pendant les deux premières années, les revenus seront investis dans la transition verte du Danemark, soutenant les énergies propres pour éliminer progressivement les énergies fossiles. Les agriculteurs bénéficieront également de déductions fiscales, réduisant la taxe effective à 120 couronnes danoises (environ 16 euros) par tonne de CO2 dès 2030. En 2035, cette déduction diminuera, faisant passer la taxe à 300 couronnes danoises (environ 40 euros). Ainsi, le coût par vache s’élèvera à environ 330 dollars canadiens, soit 1680 couronnes danoises.
L'élevage est le secteur le plus émetteur du Danemark, avec 1,43 million de bovins et près de 11 500 porcs recensés. Selon les Nations unies, l'élevage animalier représente 32 % des émissions mondiales de méthane. En taxant les émissions de leurs bêtes, le Danemark espère devenir un modèle pour les autres nations. Jacob Jensen, ministre de l'Agriculture, conclut : « Nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire de l’agriculture danoise ». Ce compromis vise à concilier développement économique et protection de l'environnement. Seul l'avenir dira si cette mesure inédite portera ses fruits et si d'autres pays suivront l'exemple danois pour lutter contre le changement climatique.