En matière de tourisme, une tendance émerge nettement : un Français sur deux préfère voyager lorsque tout le monde travaille. Selon une étude récente de lastminute.com, cette pratique, qualifiée de « vacances à contre-courant », séduit 58% des Français. Au-delà de la recherche d’évasion, cette dynamique témoigne de changements profonds dans les comportements des voyageurs, influencés à la fois par des facteurs économiques et psychologiques.
Vacances à « contre-courant » : Un nouveau souffle pour les voyageurs français
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Modifié le 21 octobre 2024 à 8h08
75%75% des 25-34 ans éprouvent un réel plaisir à voyager lorsque les autres sont absents.
Les raisons d’un choix décalé
D'après l'étude menée par Opinionway en septembre 2024, 46% des Français ressentent un certain stress lié à des vacances synchronisées, une sensation accentuée chez les jeunes adultes. Le sociologue Ronan Chastellier souligne que « le retour des vacances au même moment que tout le monde fait perdre une partie du bénéfice psychologique des vacances », provoquant un retour rapide à la routine quotidienne.
Partir en décalé est perçu comme un luxe pour une majorité de la population. « Il y a une dimension légèrement transgressive à profiter de ses vacances pendant que les autres sont au bureau », ajoute Chastellier, soulignant la quête de liberté que cela offre. Avec l’essor du télétravail, 70% des Français affirment qu'il est désormais plus facile d'organiser des déplacements hors des périodes scolaires, facilitant ainsi l’adoption de ce nouveau style de vacances.
Les caractéristiques du voyage décalé
Cette nouvelle tendance est particulièrement prisée par les jeunes générations. En effet, 75% des 25-34 ans éprouvent un réel plaisir à voyager lorsque les autres sont absents. Le choix de destinations paisibles, loin de l’agitation, devient une priorité : 66% des personnes interrogées souhaitent éviter les foules pendant leurs séjours. Ces motivations révèlent une volonté croissante d’expérimenter des vacances plus sereines et débarrassées des contraintes habituelles.
La stratégie de conserver un rythme personnel en termes de vacances est également de plus en plus courante. Par exemple, 54% des Français choisissent de partir tardivement en septembre, profitant des températures clémentes de l’« été indien », tandis que 28% privilégient les escapades précoces en juin. Cette planification réfléchie est assortie d'une logique économique : 70% des répondants cherchent à bénéficier de tarifs plus attractifs en basse saison.
Une nouvelle ère de consommation touristique
La recherche de tranquillité et d’espaces non saturés marque une rupture avec les pratiques traditionnelles de tourisme. Ce phénomène, déjà observé chez les séniors mais prenant de l’ampleur chez les jeunes adultes et les couples sans enfants, met en lumière une volonté de se distancier des « grandes transhumances vacancières ». En effet, près de 79% des Français envisagent de partir en vacances hors des périodes habituelles, une orientation enrichie par des perceptions économiques.
Cela souligne également un changement dans la manière dont les Français envisagent la consommation touristique. « Chaque Français a désormais sa propre temporalité pour sortir des sentiers battus », conclut Chastellier, ajoutant que cette pratique pourrait redéfinir le paysage touristique français. Les réservations pour septembre, par exemple, ont augmenté de 25% en 2024 par rapport à l’année précédente, une tendance soutenue par des choix diversifiés, allant des longs week-ends à des séjours prolongés en dehors de la période estivale.