Une amende inhabituelle infligée par la SNCF à un voyageur a suscité une vive controverse et a mis en lumière les rigidités parfois absurdes du système de contrôle dans les transports ferroviaires. Ce cas, qui semble sorti tout droit d’un scénario kafkaïen, a eu lieu lors d’un trajet Paris-Lyon sur un TGV inOui.
Transports : la SNCF félicite une bonne action par une amende !
Il échange un billet de train pour faire plaisir… et se retrouve avec une amende
Un jeune Lyonnais, Hugues, abonné au service Max Jeune de la SNCF permettant aux 16-27 ans de voyager de manière illimitée sur les TGV pour un abonnement mensuel de 79 euros, s'est vu infliger une amende de 270 euros pour un geste de courtoisie envers un autre passager. « J’ai échangé ma place (que j’ai payée, en 2nde) avec la place d’un monsieur (qu’il a a payée, en 1ère) car il voulait être a coté de son fils qui était en 2nde. », a-t-il raconté sur X (ex-Twitter) le 4 mars 2024. Une bonne action faite sans arrière pensée… et qui s'est retournée contre lui lorsque les contrôleurs ont considéré qu'il voyageait sans titre de transport valide, car il occupait une place en première classe sans en avoir le billet correspondant.
Ah, @SNCFVoyageurs et ses contrôleurs qui ont le don de vous faire détester le train 🙂
J'ai échangé ma place (que j'ai payée, en 2nde) avec la place d'un monsieur (qu'il a a payée, en 1ère) car il voulait être a coté de son fils qui était en 2nde. pic.twitter.com/xD48aZopVg
— Hugues 👨🏼💻 (@huguesdelamure) March 4, 2024
La situation a rapidement escaladé, les contrôleurs menaçant de résilier l'abonnement de Hugues et d'appeler la police. Malgré la défense du jeune homme et du passager avec lequel il avait échangé sa place, affirmant que toutes les places avaient été payées et qu'aucun préjudice n'avait été causé, les agents sont restés inflexibles. « Je ne l’ai pas précisé mais bien entendu le monsieur avec qui j’ai échangé ma place est venu me soutenir et plaider notre bonne foi. Chose qui a été totalement ignorée par les contrôleurs », souligne le jeune voyageur.
L'amende se décomposait en 140 euros pour « insuffisance de perception », 80 euros d'indemnité forfaitaire, et 50 euros de frais de dossier, appliqués si l'amende n'est pas payée immédiatement. Soit, au total, la belle somme de 270 euros.
Les réseaux sociaux font plier la SNCF
Devant l'injustice perçue et l'incompréhension totale de la situation, Hugues a refusé de payer l'amende et a annoncé son intention de la contester auprès du service client de la SNCF et du médiateur des transports. L'incident a suscité un large écho sur les réseaux sociaux, attirant l'attention d'un responsable de la SNCF, Benjamin Huteau, directeur de l'axe TGV Sud-Est, qui a directement contacté Hugues pour lui présenter ses excuses et lui assurer que l'amende serait annulée.
Avec toutes mes excuses pour cette situation désagréable aux 2 voyageurs concernés. Le PV va être annulé.
— Benjamin Huteau (@BenjaminHuteau) March 5, 2024
Ce cas souligne les difficultés rencontrées par les voyageurs face à un système de contrôle parfois trop rigide, ainsi que le manque de flexibilité et de discernement dans l'application des règles. Alors que la SNCF promeut une politique de contrôle visant à lutter contre la fraude, cet incident rappelle l'importance d'adapter les réponses aux situations individuelles pour éviter les sanctions disproportionnées et absurdes.