Tourisme : la taxe de séjour va tripler à Paris pour les JO

La capitale française a décidé de faire payer les touristes en 2024. La raison ? Le besoin de financer les Jeux Olympiques, ou plutôt les transports, mais aussi de capitaliser sur les millions de touristes attendus pour l’événement sportif. Et, pour ce faire, rien de plus simple : la Capitale va augmenter la taxe de séjour, payée par toute personne qui réserve une chambre d’hôtel.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 décembre 2023 à 9h28
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paris, taxe de séjour, tourisme, augmentaiton, 2024 - © Economie Matin
189 EUROSUne nuitée à Paris coûtait 189 euros en moyenne début 2023.

Mais l’annonce d'une augmentation de 200% de la taxe de séjour à Paris et en Île-de-France pour 2024, inscrite dans le projet de loi de finances, a provoqué un véritable tollé dans le secteur de l’hôtellerie… qui juge ce nouvel impôt injuste pour les petits hôtels.

Hausse de la taxe de séjour à Paris : une augmentation vivement critiquée par les hôteliers

Cette hausse, qualifiée de "coup de bambou fiscal" par les professionnels, vise à financer les transports publics franciliens. Véronique Siegel, présidente de l'UMIH branche hôtellerie, et Jean-Virgile Crance, président du GNC, dénoncent une décision contraire aux promesses du gouvernement. « Les dés étaient pipés dès le départ ! Y avait-il une réelle volonté de faire évoluer la situation ? Nous dénonçons cette décision arbitraire en contradiction avec l’engagement du Président de la République et du Gouvernement de ne pas créer un nouvel impôt. Il faut vraiment enrayer cette habitude qui consiste à systématiquement ponctionner les touristes pour financer les schémas de transports régionaux. Encore un coup dur pour la compétitivité de notre secteur et pour l’image de la France, à l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur PARIS 2024 », écrivent-elles dans un communiqué de presse.

Les organisations telles que l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie ) et le GNC (groupement national des chaînes hôtelières) regrettent des « négociations en trompe-l’œil » et soulignent l'absence de volonté réelle de négocier. Ils pointent du doigt une collecte annuelle prévue de 423 millions d'euros, bien au-delà des 200 millions nécessaires selon IDF Mobilités et le gouvernement.

Combien coûtera la taxe de séjour à Paris en 2024 ?

La taxe de séjour varie de 0,25 euro pour les campings modestes à 5 euros pour les palaces par nuit et par personne en 2023. Le déplafonnement entraîne une hausse significative, passant de 5 à 15 euros pour les palaces. Catherine Quérard, présidente du GHR (Groupement des hôtelleries et restaurations de France) interrogée par Le Parisien, souligne l'absurdité de cette mesure pour les hôtels moins chers, où la taxe pourrait égaler la TVA collectée.

« Le triplement de la taxe de séjour va conduire certains hôtels comme ceux classés 1, 2 ou 3 étoiles qui pratiquent des prix inférieurs à 100 euros, à collecter autant de taxes de séjour que de TVA. Une aberration. »

Les touristes riches vont payer beaucoup moins cher la taxe de séjour à Paris

Les hôteliers mettent en avant une inégalité frappante : pour un hôtel 3 étoiles à 60 euros la nuit, la taxe représenterait 20% du prix de la chambre, contre seulement 1% pour un palace à 3.000 euros. En somme, ce sont les touristes les plus pauvres qui paieront le prix fort, tandis que les plus riches ne seront que très peu touchés.

Cette disproportion soulève des inquiétudes quant à la compétitivité et l'équité dans le secteur. « On se paie notre tête avec un impôt dément qui ne repose sur aucune étude. Il n'y a aucune raison que les hôteliers paient pour les transports publics », s’insurge Philippe Villin, propriétaire du groupe hôtelier Libertel, dans Le Figaro.

Taxe de séjour parisienne : les propositions des hôteliers mises à la poubelle

Le secteur hôtelier n’était toutefois pas contre une augmentation de la taxe de séjour à Paris. Mais ils demandaient une augmentation plus juste, avec le taux de 200% réservé au palaces de la Capitale. Pour les autres hôtels, l’idée proposée était d’une hausse de 100 % pour les 1 étoile et de 130 % pour les trois étoiles. « À notre stupéfaction, Bercy nous a informés d'un refus d'Île-de-France Mobilités », souligne Franck Trouet.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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