Un an après sa nomination à la tête d’EDF, Luc Rémont envisage de démissionner en raison de divergences avec l’État français concernant la régulation des prix de l’électricité. Les discussions entre les deux parties s’intensifient alors que la France négocie avec l’Union européenne sur la future réglementation des prix de l’électricité.
Tensions entre l’État et EDF : Luc Rémont sur le point de démissionner ?
Luc Rémont, PDG d'EDF depuis moins d'un an, pourrait quitter son poste en raison de désaccords avec l'État sur la nouvelle régulation des prix de l'électricité. Selon des hauts responsables de l'entreprise publique interrogés par Reuters, si les nouveaux tarifs envisagés par l'État sont trop bas, cela entraverait les capacités d'investissement du groupe, qui sont estimées à environ 25 milliards d'euros par an pour les prochaines années. « S'il estime que l'État limite trop les moyens d'EDF, il est tout à fait possible qu'il démissionne », a déclaré une source interne. Luc Rémont souhaite des contrats à long terme comme base du modèle économique d'EDF après 2025, tandis que le gouvernement veut protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix en leur faisant bénéficier des coûts compétitifs du parc nucléaire français.
Bras de fer sur la régulation des prix
La tension entre EDF et l'État intervient à un moment délicat. La France est en pleines négociations avec ses partenaires européens sur la future réglementation des prix de l'électricité. Le gouvernement ne peut se permettre de perdre Luc Rémont, surtout dans le contexte où l'entreprise publique a enregistré une perte nette historique de 17,9 milliards d'euros en 2022. D'autre part, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a minimisé les tensions, affirmant qu'il n'y a pas de bras de fer entre les deux parties. Cependant, il reconnaît que les négociations sur les prix de l'électricité sont complexes et prennent du temps.
Les perspectives de Luc Rémont
En plus de ces désaccords, EDF fait face à des défis financiers et opérationnels considérables. Sa production d'électricité a chuté l'an dernier à son niveau le plus bas depuis 30 ans, en raison notamment des opérations de maintenance et des problèmes de corrosion sur le parc nucléaire. Luc Rémont avait indiqué en juillet dernier que les besoins en investissement du groupe sont énormes, estimés à environ 25 milliards d'euros par an pour maintenir son parc nucléaire et pour la construction de nouveaux réacteurs. « Pour aborder la phase d'investissements qui se profile, il est indispensable que nous travaillions à un nouveau consensus national sur ce qu'est le prix de l'électricité », avait-il déclaré.