Tempête Ciaran : la facture va-t-elle dépasser 500 millions ?

Ciaran : les assureurs devront débourser nettement plus que pour la tempête Alex

Le nombre de sinistres résultant de la tempête Ciaran se situerait entre 230.000 et 270.000, avec un montant des indemnisations oscillant entre 370 et 480 millions d'euros, a révélé la société Risk Weather Tech en exclusivité au Parisien. Ces chiffres placent la tempête Ciaran nettement au-dessus de la tempête Alex d'octobre 2020, qui avait occasionné 210 millions d'euros de dégâts assurés, mais en deçà des catastrophes de Xynthia et Klaus, qui avaient respectivement nécessité 1,5 et 1,7 milliard d'euros de couvertures en 2010 et 2009.

Gilles André, à la tête de Risk Weather Tech, explique au Parisien que l'entreprise utilise des modèles de sinistralité adaptés à chaque région, car les conséquences d'une tempête varient considérablement en fonction de la géographie. Une première estimation avait évalué les dégâts entre 320 et 430 millions d'euros, mais cette évaluation a été revue à la hausse à 18 heures le jour même, reflétant l'impact plus important que prévu sur les Hauts-de-France. Ces estimations représentent environ 50% de la sinistralité annuelle moyenne liée aux tempêtes, à la grêle et à la neige.

La tempête Ciaran a été extrêmement destructrice pour certains départements

Malgré ces chiffres élevés, Gilles André souligne que le pire a été évité. Le phénomène de « bombe météorologique », caractérisé par un creusement très rapide de la dépression, s'est produit en mer plutôt que sur le continent. Si un tel événement avait eu lieu au-dessus d'une zone densément peuplée comme la région parisienne, les dégâts auraient pu être bien plus désastreux. Les côtes de la Manche, habituées aux tempêtes, ont montré une certaine résilience face à cette intensification météorologique.

Pour rappel, la tempête Ciaran a traversé le nord de la France, laissant derrière elle un sillage de destruction dans plusieurs départements. Les plus touchés ont été ceux bordant la Manche, où les rafales de vent ont été particulièrement violentes. Des départements comme le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et la Seine-Maritime ont subi des coupures de courant massives, des chutes d'arbres entravant les routes et des dommages aux infrastructures. Les toitures arrachées et les vitres brisées ont été des images récurrentes dans ces zones, où les services de secours ont été fortement mobilisés pour répondre aux appels d'urgence. Les côtes normandes et picardes ont également enregistré de forts impacts, notamment avec l'érosion côtière exacerbée par les fortes marées conjuguées aux rafales de vent.