La chaîne d’information en continu au centre de nombreuses polémiques aurait atteint la rentabilité, selon les informations obtenues par Le Point. La chaîne aurait en effet réussi à augmenter son chiffre d’affaires, forte d’audiences importantes et en hausse depuis plusieurs années. Résultat : les annonceurs seraient de retour.
Télévision : la chaîne Cnews serait désormais rentable
Cnews atteint la rentabilité au printemps 2024
D’après les informations du journal Le Point, la chaîne Cnews attire de plus en plus de téléspectateurs. L’audience est ainsi passée de 0,6% en 2017, année de lancement de la chaîne qui a remplacé iTélé, à 2,3% en 2023. Un niveau très élevé, surtout pour une chaîne d’information en continu. BFMTV, qui revendique la première place sur le créneau, atteint environ 3% de parts d’audience en 2023, et est donc de plus en plus talonnée par Cnews.
Résultat : les annonceurs, qui ne cherchent pas forcément à connaître le positionnement politique des chaînes mais cherchent des auditeurs à qui vendre les produits, sont de retour. Selon Le Point, ils seraient désormais 300 à acheter des encarts publicitaires. Ce qui a fait grimper le chiffre d’affaires de 50 % en mars et avril 2024. Et les dirigeants sont formels : jusqu’en juin 2024, la rentabilité serait assurée.
Plus de publicité sur Cnews
Parmi les signes qui ne trompent pas sur Cnews : les écrans publicitaires sont plus nombreux et surtout plus longs, avec l'arrivée de nouveaux annonceurs que l'on pouvait voir avant sur des chaînes concurrentes à commencer par BFM TV. La matinale notamment a fait le plein de sponsors pour ses chroniques.
Autre signe qui ne trompe pas : pendant un temps, Cnews diffusait des publicités très institutionnelles pour des entreprises inconnues, dont le spot n'avait pas grand chose à faire sur une chaîne d'information, mais dont le patron avait sans doute été séduit par une offre tarifaire difficile à refuser, et l'opportunité d'être visible sur une chaîne nationale.
L'orgueil restera toujours un des moteurs de la publicité, pour ceux qui n'ont rien à vendre au grand public, mais on de la famille et des amis, un succès entrepreneurial à leur actif et, parfois... des ambitions politiques. Ces annonceurs atypiques étaient cependant les bienvenus : par leur présence plus que par le chiffre d'affaires qu'ils représentaient, ils permettaient aussi de "remplir les écrans". Aujourd'hui ces annonceurs atypiques ont disparu ou sont invisibilisés, tout comme les écrans "d'auto promotion" ou encore les publicités pour Canal+ et MyCanal, la maison mère.
Les observateurs auront cependant remarqué l'arrivée d'un nouvel annonceur atypique qui cherche à se confondre dans la masse : sur la dernière semaine de Mai, des spots publicitaires pour une "école de management, Science Politique et communication" sont apparus à l'antenne de CNEWS. Ce n'est ni Sciences Po Paris, ni le Sciences Po privé créé par les lycées Stanislas, St Jean de Passy et la Catho de Paris mais... l'ISSEP, fondée il y a bientôt dix ans par... Marion Maréchal, et dont elle a depuis quitté la direction. Une publicité que l'on ne retrouvera probablement pas sur BFM TV.
Des millions d’euros de pertes à combler
Reste que si une source assure au Point que la rentabilité de Cnews est fort probable sur l’ensemble de l’année 2024, la chaîne a encore du chemin à parcourir. Car les années précédentes, les pertes se sont cumulées. En 2017, entre pertes et départs volontaires, ce sont plus de 30 millions d’euros de déficit que la chaîne a enregistrés. Et jusqu’au printemps 2024, chaque année était dans le rouge de plusieurs millions d’euros.
Reste à savoir quel sera l’avenir de Cnews, alors que la question du renouvellement de sa fréquence de la TNT se pose et que BMFTV, toujours leader, va être rachetée par le groupe CMA CGM, selon un accord dévoilé en mars 2024.