Le télétravail n’est plus une simple alternative, mais un acquis pour nombre de salariés en France. Près d’un actif sur deux envisagerait de quitter son emploi si son entreprise exigeait un retour complet en présentiel, révèle une enquête YouGov pour Le HuffPost.
Sans télétravail, un Français sur deux préfère fuir que de se farcir ses collègues !
Le télétravail, un acquis pour de nombreux salariés
Depuis la pandémie, le télétravail s’est imposé comme un mode de travail très utilisé par les entreprises et leurs salariés. Aujourd’hui, pour beaucoup, travailler à distance, ce n'est plus un privilège, mais bien un droit légitime. Et selon l’enquête YouGov pour Le HuffPost, publiée le 25 octobre 2024, 46 % des actifs en France seraient prêts à démissionner si leur employeur supprimait cette possibilité. 42 % d’entre eux n’y seraient pas prêts et 12 % sont indécis.
Refuser le retour en présentiel varie selon le genre et la situation familiale. En effet, 50 % des hommes se disent prêts à quitter leur emploi, contre 42 % des femmes. Ce refus est aussi notable chez les parents : 42 % des salariés ayant des enfants à charge envisageraient, eux aussi, de démissionner en cas de suppression du télétravail.
Pourquoi tant de salariés tiennent-ils au télétravail ?
Le télétravail permet d’équilibrer vie professionnelle et vie personnelle et cela compte beaucoup pour de nombreux Français. Travailler depuis chez soi réduit le stress lié aux déplacements et permet une meilleure gestion des horaires. Pour certains, la possibilité de télétravailler est devenue non négociable. « Il est peu probable que l’on revienne au statu quo antérieur », déclare Claudia Senik, professeure à Sorbonne Université et à l’École d’économie de Paris (PSE) et directrice de l’Observatoire du bien-être au Cepremap.
Les attentes des salariés français ont évolué, et le télétravail est désormais une demande pour beaucoup. L’enquête révèle qu’un tiers des salariés travaille au moins un jour par semaine à distance, 15 % le font deux à trois jours et 9 % au moins quatre. Ils sont aussi 15 % à avoir le droit de télétravailler, mais à faire le choix d’aller plutôt au bureau.
Des entreprises tentent le retour en présentiel... avec difficulté
Certains employeurs, comme Amazon ou Ubisoft, tentent de réimposer la présence au bureau. En septembre 2024, Ubisoft France a imposé à ses salariés un minimum de trois jours de présence au bureau. Résultat ? Cela a entrainé une grève de plusieurs jours ! Amazon a, lui aussi, annoncé la fin du télétravail pour ses employés à partir de l'année 2025.
Alors que certaines entreprises révisent leurs politiques, d’autres se montrent plus ouvertes à la pérennisation du télétravail. La question est de savoir si l’adoption durable de ce mode de travail par les entreprises françaises se concrétisera ou si des mesures restrictives viendront limiter cet acquis.