Après une troisième année consécutive de bénéfices à plus de 140 milliards d’euros pour les entreprises du CAC40, et alors que l’indice-phare de la Bourse de Paris a franchi pour la première fois de son histoire les 8000 points, la question des superprofits est relancée.
Taxer les superprofits : 3 Français sur 5 sont pour
La raison ? Le gouvernement a annoncé une réduction des dépenses, après un déficit qui a dérapé en 2023. Mais les Français se posent la question de savoir pourquoi les plus riches ne participeraient pas plus à l’effort d’austérité qui se présente à l’horizon.
Taxation des superprofits : les Français sont largement favorables
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a relancé le débat : faut-il taxer les superprofits ? Alors que Bruno Le Maire, qui avait déclaré ne pas savoir ce que ça signifiait, a directement rejeté l’idée, les Français, eux, y sont plus que favorables.
C’est ce que dévoile un sondage mené par le journal Libération et publié le 24 mars 2024. On y apprend que 65% des Français sont favorables à une taxation temporaire sur les superprofits, tandis que 52% seraient en faveur d’un rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). Ce dernier, supprimé par Emmanuel Macron, a été remplacé par l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), causant plusieurs milliards d’euros de manque à gagner chaque année pour l’État.
Les impôts sont jugés injustes par les Français
La raison de la volonté des Français d’augmenter la fiscalité des plus riches ? Les économies budgétaires annoncées par le gouvernement mais, surtout, une fiscalité qui est jugée « injuste » par 3 Français sur 4. Rapportée à la fortune des milliardaires, en effet, les impôts leur coûtent beaucoup moins chers qu’aux ménages pauvres ou peu aisés. Inversement, seulement 2% jugent la fiscalité très juste, et 14% assez juste.
Reste que, dans le cadre de trouver des ressources pour l’État, les Français ne sont pas totalement fermés à mettre de leur poche. 13% des interrogés par Viavoice pour Libération seraient favorables à une augmentation de la TVA, première source de revenus de l’État, et 9% à une augmentation des droits de succession.
20% des interrogés veulent augmenter les impôts pour les foyers plus aisés, tandis que 15% sont favorables à les baisser pour les plus modestes voire pour tous les Français.