Interrogé par La Repubblica, le gouverneur de la Banque centrale européenne, François Villeroy de Galhau, a indiqué l’intention de l’organe européen de baisser très prochainement ses taux directeurs. Une information qu’il a confirmée auprès de France Info, mercredi 9 octobre 2024.
Taux directeurs de la BCE : la nouvelle baisse est imminente
Une baisse des taux directeurs de la BCE d'ici le 17 octobre 2024
Le 7 octobre 2024, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a confirmé dans un entretien accordé à La Repubblica que la BCE allait « très probablement » réduire ses taux directeurs lors de sa prochaine réunion, prévue le 17 octobre 2024. « On est descendu à 1,5% (d'inflation) pour la zone euro comme pour la France, rappelle-t-il. Ca veut dire deux bonnes nouvelles: du pouvoir d'achat qui revient [...] et puis ça veut dire que nous allons poursuivre la baisse des taux d'intérêt que nous avons commencé depuis le mois de juin », précise le gouverneur. Bien que le montant exact de la réduction ne soit pas encore annoncé, les marchés anticipent une baisse de l'ordre de 0,25 % à 0,5 %, suivant l'évolution de l'inflation. À long terme, les prévisions suggèrent que les taux directeurs pourraient atteindre 2 % d'ici la fin de l'année 2025.
Si cette annonce est une bonne nouvelle, le gouvernement de la Banque de France ne manque pas de souligner que l'organe européen restera « attentif au risque inverse, celui de manquer notre cible par le bas en raison d’une faible croissance ». Pour les ménages européens, cette décision signifie des crédits immobiliers potentiellement moins chers. Les taux plus bas devraient en effet faciliter l'accès aux prêts. Nonobstant, cette baisse de taux aura un impact direct sur les épargnants qui verront le rendement de leur livret - lié à l'inflation - lui aussi baisser. Les produits d’épargne, tels que les livrets et assurances-vie, devraient offrir des rendements plus faibles.
Stabiliser l'économie européenne
La baisse des taux directeurs pourrait également avoir un impact sur plusieurs secteurs économiques. Selon François Villeroy de Galhau, « si nous nous situons durablement l’année prochaine à 2 % d’inflation, il n’y aura aucune raison de maintenir notre politique monétaire en territoire restrictif ». Dans le secteur immobilier, la réduction des taux devrait stimuler la demande et relancer les projets d’acquisition, notamment en France et en Allemagne.
Pareillement, les entreprises du secteur alimentaire pourraient profiter indirectement d’un coût du crédit plus bas pour absorber les hausses des coûts de production, ce qui pourrait se traduire par une stagnation, voire une baisse prochaine des prix à la consommation. Cependant, François Villeroy de Galhau souligne que cette politique monétaire ne sera pas affectée par une hausse temporaire des prix du pétrole tant qu’elle n’influence pas « l’inflation sous-jacente ». Il s’agit donc d’une décision qui, tout en ciblant l’inflation, cherche à stabiliser les principaux secteurs économiques européens.