Les prix des billets de train varient considérablement d’une plateforme à l’autre, plongeant les consommateurs dans un véritable « brouillard informatif ». L’UFC-Que Choisir monte au créneau, dénonçant l’opacité des tarifs et demandant des mesures pour une meilleure transparence envers les consommateurs.
Tarifs des billets de train : l’UFC-Que Choisir dénonce le manque de transparence
Billets de train : le flou des plateformes de réservation autour des tarifs
L'UFC-Que Choisir a publié une étude le 1ᵉʳ octobre 2024 qui pointe du doigt les obstacles rencontrés par les voyageurs ferroviaires. Le problème principal ? Une information à géométrie variable en fonction des plateformes de réservation. Alors que l'on s'attendrait à des offres de billets identiques sur l'ensemble des plateformes, la réalité est tout autre. La disparité des prix peut atteindre des proportions inquiétantes. Par exemple, pour un trajet Montpellier-Madrid, les tarifs oscillent entre 76,99 euros sur Trainline et 142,50 euros sur Rome2Rio. Les écarts entre les tarifs minimaux peuvent parfois atteindre 85 % ! Même un trajet domestique comme Paris-Bordeaux peut voir des écarts de 20 %, selon le site de réservation utilisé.
Au-delà des différences de prix, l'étude de l'UFC-Que Choisir montre un manque de clarté dans les informations proposées aux voyageurs. Certaines plateformes (comme Tictactrip, Kombo, Omio, Rome2Rio ou encore Rail Europe) ne distinguent pas toujours les classes de voyage. Résultat, si la 2ᵉ classe est complète, le prix affiché est souvent celui de la 1ʳᵉ classe, sans avertissement pour le consommateur. Ce manque de transparence nuit à la compréhension des différences tarifaires. Par ailleurs, certaines plateformes, notamment SNCF Connect, se limitent à afficher uniquement les trains qu'elles exploitent. Un consommateur cherchant à voyager de Paris à Lyon pourrait ainsi ignorer l'existence d'une alternative opérée par Trenitalia, faute d'informations sur l'application.
Des frais de service cachés : une pratique douteuse
L'UFC-Que Choisir dénonce également des frais de service appliqués de manière sournoise. Certaines plateformes affichent initialement un prix attractif, mais ajoutent des frais de service à une étape ultérieure de la réservation, parfois seulement au moment du paiement. Ce stratagème, connu sous le nom de « dark pattern », trompe le consommateur, le laissant souvent pris au piège de coûts additionnels non anticipés. L'association appelle à une transparence totale dans l'affichage des frais pour que les consommateurs puissent réellement comparer les offres. La dissimulation de ces coûts accessoires fausse le jeu de la concurrence et porte atteinte aux droits des consommateurs à une information claire et fiable.
Face à ce constat, l'UFC-Que Choisir propose des solutions concrètes. L'association des consommateurs demande aux pouvoirs publics d'assurer l'accès des plateformes de réservation aux informations et aux systèmes de vente des opérateurs de transport. Elle milite également pour que les services de transport soient affichés sur toutes les applications de réservation et que la transparence des prix, notamment pour les trajets par correspondance, soit garantie. En outre, elle appelle à la mise en place de garanties pour les passagers en cas de retard ou d'annulation, quel que soit le nombre d'opérateurs impliqués. L'ouverture à la concurrence ferroviaire ne doit pas se traduire par une érosion des droits des consommateurs, mais bien par une amélioration de la qualité des services et de l'accessibilité des tarifs.