Il ne manquait plus que TotalEnergies, qui a publié ses résultats le 8 février 2023, pour qu’il soit possible de calculer le total. Les bénéfices des majors du pétrole ont explosé en 2022, relançant sans surprise le débat sur les superprofits. Car les bénéfices réalisés en 2022 ont atteint des niveaux historiques et battu plusieurs records.
Superprofits : plus de 200 milliards pour les majors du pétrole en 2022
ExxonMobil, Shell et Chevron : Top 3 des pétroliers ayant gagné le plus en 2022
Si en France les regards se concentrent sur le pétrolier hexagonal TotalEnergies, il est loin d’avoir gagné autant que ses homologues. Le grand gagnant de 2022 est en réalité ExxonMobil. Avec un bénéfice net qui a doublé en 2022 par rapport à 2021, le groupe a réussi à battre son précédent record historique datant de 2008. Sur l’ensemble de l’année 2022, ExxonMobil aura enregistré un bénéfice net de 55,7 milliards de dollars.
Suivent, sur le podium des géants du pétrole ayant gagné le plus, Shell et Chevron. Le britannique Shell double également ses bénéfices annuels et affiche 40 milliards de dollars de bénéfice net. L’américaine Chevron, de son côté, devra se contenter de 36,5 milliards de dollars. Un résultat historique : le groupe a aussi doublé ses bénéfices par rapport à 2021. Et il établit également un record 10 milliards de dollars supérieur au précédent de 2008.
Superprofits : TotalEnergies… en bas du classement
Le classement des géants du pétrole ayant gagné le plus en 2022 se poursuit avec le norvégien Equinor. Moins connu en France que d’autres, il affiche un bénéfice net 2022 de 28,7 milliards, trois fois plus qu’en 2021. Le Top 5 se clos avec BP (BritishPetroleum) et ses 27,6 milliards de dollars de bénéfice, là aussi deux fois plus qu’un an auparavant.
Finalement, s’il crispe toutes les tensions en France, TotalEnergies n’arrive qu’à la sixième place avec 20,5 milliards de dollars de bénéfice net. Un record, et un résultat qui tient compte de plus de 10 milliards de pertes liées au désengagement de Russie.
TotalEnergies, dont le PDG Patrick Pouyanné s’est dit favorable à la réforme des retraites, devrait néanmoins surpasser l’italien ENI. Le groupe affiche un peu plus de 11 milliards de dollars de bénéfice net à la fin du troisième trimestre 2022 et ne devrait pas doubler cette somme.
Les superprofits dépassent les 150 milliards de dollars
Il est donc possible de faire la somme des superprofits. Pour les seules entreprises sur le podium, ils atteignent 132,2 milliards de dollars. Si on y ajoute les trois suivantes, le total dépasse les 200 milliards, à 209 milliards.
Et ce n’est qu’une somme partielle. ENI, par exemple, n’est pas comptée… tandis qu’on ne parle là que des majors du pétrole mondial, laissant de côté les entreprises plus petites. Or, le marché étant le même, la tendance à une explosion des bénéfices sera la même. Les vrais superprofits liés au pétrole sont donc à un niveau bien plus élevé.